L'ambiance était fraîche ce matin dans le studio de RTL où Jean-Michel Aphatie recevait Marine Le Pen. L'interview a ainsi rapidement viré à l'affrontement lorsque le journaliste de la station a cité devant la présidente du Front National des propos tenus huit ans plus tôt par son père sur les joueurs de couleur de l'équipe de France de football. Lui demandant si elle partageait les idées de son père sur la question, Jean-Michel Aphatie s'est heurté à un refus de répondre de la part de la responsable politique.
"Monsieur Aphatie, je pense que vous êtes un peu monomaniaque" a ainsi rétorqué Marine Le Pen à l'intervieweur de RTL. "Etes-vous secrètement amoureux de Jean-Marie Le Pen dont vous me parlez à chaque fois que je viens sur votre plateau" a-t-elle ajouté, avant de lancer : "Vous frisez le ridicule, donc passons à autre chose". "Y-a-t-il trop de joueurs de couleur dans l'équipe de France aujourd'hui ?" a cependant relancé Jean-Michel Aphatie. "Je ne vous répondrai pas par principe" a réaffirmé Marine Le Pen. Et cette dernière de justifier, railleuse : "Je ne veux pas vous répondre parce que je ne suis pas obligé de subir vos obsessions amoureuses".
La tension est montée d'un cran en fin d'interview lorsque Jean-Michel Aphatie a voulu évoquer des propos polémiques tenus par le candidat du rassemblement bleu marine, Paul-Marie Coûteaux, sur les Roms. Evoquant une "attaque scandaleuse" d'un certain nombre de médias à ce sujet, Marine Le Pen a reproché à Jean-Michel Aphatie de faire "un procès d'intention". "C'est malhonnête. Vous ne le faites que parce c'est un candidat qui se présente sur les listes du rassemblement bleu Marine" a-t-elle lancé. Alors que Jean-Michel Aphatie évoquait des dépêches sur le sujet et faisait valoir qu'il n'avait rien inventé, Marine Le Pen a taclé : "C'est pas parce qu'un stagiaire de l'AFP ne sait pas lire un texte que vous êtes obligé, vous qui êtes censé être un grand journaliste, de reprendre ce genre d'analyse !".
Après un silence, Jean-Michel Aphatie a finalement répondu, visiblement las : "Ecoutez, parfois, pour vous dire les choses franchement, la mauvaise foi est quand même extrêmement étonnante. La vôtre je veux dire" a précisé le journaliste. "Ah bon ? Je croyais que vous parliez de la vôtre. Je pensais que c'était un aveu" a retourné Marine Le Pen. "On va s'arrêter là" a alors cru bon d'intervenir le matinalier de la station, Laurent Bazin, sentant l'ambiance tourner à l'aigre.