Ce matin, Europe 1 a annoncé le départ de Jean-Pierre Elkabbach de son interview politique quotidienne dans la matinale. L'occasion de revenir sur certaines des questions les plus désarmantes posées par l'intervieweur de 79 ans aux différents responsables politiques français. Ces deux dernières années, Jean-Pierre Elkabbach a ainsi brillé par une totale liberté de parole chaque matin. Pour le meilleur et parfois pour le pire.
Question chromatique en ce 13 mai 2014. Jean-Pierre Elkabbach reçoit sur Europe 1 André Vallini, secrétaire d'État à la réforme territoriale: "Quelle couleur vous préférez pour le mur ?" lance-t-il pour première question. Pour le moins interloqué, le peintre en bâtiment d'un jour répond : "Comment ? Quel mur ?". "Comment quel mur ?!" reprend le journaliste sur un ton ferme. Avant de lancer : "Le mur sur lequel votre réforme va se fracasser !". Tremble Eminem !
Même soin apporté à la première question lors d'une interview de Marine Le Pen, toujours sur l'antenne de la station du groupe Lagardère. "Bonjour Marine Le Pen, vous n'avez pas honte ?!", attaque ainsi le "clasheur" Jean-Pierre Elkabbach le 12 janvier 2015, sans préciser de quoi il parle. "Pardon ? Honte de quoi ?", lui rétorque Marine Le Pen. "Vous n'avez pas de regret ?" poursuit l'intervieweur d'Europe 1 comme si de rien n'était. "De quoi me parlez-vous ?", finit par demander, agacée, la leader du Front national. Avant que Jean-Pierre Elkabbach, le sourire aux lèvres, explique qu'il faisait référence au rassemblement post-attentats du 11 janvier auquel Marine Le Pen n'avait pas participé.
Le 9 septembre 2014, c'était au tour de Gérald Darmanin d'être victime d'une question désarmante de Jean-Pierre Elkabbach. Invité d'Europe, le responsable Les Républicains s'est vu demander ce que faisaient ses parents dans la vie. Expliquant que sa mère était toujours femme de ménage, le jeune député-maire UMP de Tourcoing inspire alors cette relance à l'intervieweur : "Et vous la laissez être femme de ménage ?". "Je trouve que cette question est un peu indécente", répond Gérald Darmanin.
Jamais avare d'un petit mépris moqueur, Jean-Pierre Elkabbach avait décidé d'en donner une petite dose à Fleur Pellerin le 20 mai 2015. Alors ministre de la Culture, cette dernière avait été épinglée pour ne pas avoir su citer un livre de Patrick Modiano, prix Nobel de littérature.
"Il paraît maintenant que vous lisez ?", glisse Jean-Pierre Elkabbach, un brin perfide, en fin d'interview. "Qu'est-ce que ça veut dire ?", lui rétorque Fleur Pellerin, se défendant ensuite une nouvelle fois sur cette affaire. "Je veux vous offrir les deux dernières Pléiade", lui lance alors son intervieweur en lui montrant deux livres. "Je n'aime pas cette espèce d'approche un peu méprisante", relève, agacée, la ministre de la Culture. "Ce n'est pas du tout méprisant. Moi, j'aime beaucoup la culture et la lecture", précise Jean-Pierre Elkabbach, avant de faire la publicité de son émission "Bibliothèque Médicis" sur Public Sénat.
Sur France 2 ce 17 novembre 2016, Jean-Pierre Elkabbach a réussi à énerver le pourtant très placide Bruno Le Maire. Réagissant à une question sur la déclaration de candidature à la présidentielle d'Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, candidat auto-proclamé du "renouveau" dit alors souhaiter que "ce renouvellement que l'on voit partout" se produise aussi à droite. "Pourquoi ça ne fonctionne pas alors avec vous ?", tacle alors Jean-Pierre Elkabbach. "Mais qu'est que vous dites Jean-Pierre Elkabbach? (...) Vous connaissez déjà le résultat de dimanche ? Vous savez ce que vont voter les Français ? Vous savez il y a une France des sondages, il y a une France des journalistes, (...) elle a le droit de le commenter. Et il y a la France des Français...", a ajouté le député de l'Eure.
"On en reparlera lundi matin", l'a alors interrompu Jean-Pierre Elkabbach sur un ton méprisant. "M. Elkabbach, je suis candidat à la primaire. Ca mérite tout simplement le respect de votre part. Et je n'ai pas à recevoir de leçons de votre part sur ma candidature. Ce sont les Français qui jugeront, ce n'est pas vous", s'est agacé Bruno Le Maire.
Au tour de Benoît Hamon de passer dans la lessiveuse Elkabbach le 18 octobre dernier. Invité sur Europe 1, l'intervieweur lui lance à partir de 2'55 : "Bientôt vous allez obtenir la victoire que vous attendez depuis longtemps ?". "Laquelle ?", demande le candidat à la primaire du Parti socialiste. "La victoire de la droite. Parce que vous êtes très actif pour réussir la défaite de votre camp", précise le serial-clasheur Jean-Pierre Elkabbach dans son style tout particulier. Avant de moquer la candidature de son invité : "Qui va penser, même en rêve, que Benoît Hamon peut être président de la République ?".
Mais le meilleur était à suivre avec une dernière question de Jean-Pierre Elkabbach sur "Une ambition intime", l'émission de Karine Le Marchand. "Vous venez de refuser de vous asseoir, vous, sur le canapé de Karine Marchand (sic) sur M6 alors que la plupart sont allés dire : 'Papa, maman, ma première masturbation c'était à tel âge'. Qu'est-ce qu'elle vous a proposé à vous ?". Chapeau l'artiste !