Jean-Pierre Mocky n'aime pas le Festival de Cannes et le fait savoir. Comme Audrey Lamy et Bruno Solo, le réalisateur était présent hier soir au premier étage du monument parisien pour "Un soir à la Tour Eiffel". Invité à s'exprimer sur les nouveaux modes de consommation économes, le cinéaste, connu pour faire des films à très petit budget, en a profité pour pousser un gros coup de gueule contre ceux qui y sont présentés chaque année à Cannes.
L'électron libre du cinéma français, qui a plus de 100 films à son actif, n'a jamais eu sa langue dans sa poche et a d'abord commencé par critiquer le ministère de la Culture, géré selon lui par des gens qui n'y connaissent rien. Puis, il s'est attaqué au Festival de Cannes, qui n'aurait plus rien d'artistique. Et quand Alessandra Sublet lui a rappelé que quelques grands noms y sont pourtant encore récompensés, comme Jacques Audiard, Jean-Pierre Mocky a fait mine de ne pas le connaitre : "Le grand copain de Jean-Pierre" a-t-elle alors ironisé. Une sortie qui a donné lieu à un long monologue.
"Eux ils font des films pour le festival ! Au mois de mai maintenant, ils se préparent pour le festival suivant, pour faire des trucs chiants mais qui représentent la société pour avoir le prix !", a dénoncé Jean-Pierre Mocky. Alessandra Sublet a alors tenté de nuancer les propos de son invité, évoquant le film "La loi du marché", avec Vincent Lindon, qui traite du chômage. "Oui c'est beau, Lindon est très bien [...] mais le spectateur n'est pas là pour voir sa mère qui meurt ou sa femme qui a un cancer. Nanni Moretti fait un film sur la mort de sa mère, l'autre il fait un film sur les camps de concentration. Si vous arrivez à Cannes avec un film sur les camps, évidemment que vous avez le prix !" s'est agacé Jean-Pierre Mocky "On ne peut pas donner le prix à la comédie de Michael Caine alors qu'il y a un film sur les camps de concentration", a-t-il lancé.
"Les mecs choisissent des films justement pour avoir le prix !" a martelé le réalisateur d'"Un drôle de paroissien", dénonçant au passage les recettes issues de certains longs-métrages. "Si on fait un film sur les handicapés, sur les sourds, il faut donner le pognon aux sourds, pas aux mecs qui vont se le mettre dans la poche !", a-t-il conclu, avant d'être interrompu par Alessandra Sublet. puremedias.com vous propose de visionner le coup de gueule de Jean-Pierre Mocky, invité hier d'"Un soir à la Tour Eiffel".