L'inégalité hommes-femmes existe partout, y compris à Hollywood. De plus en plus de comédiennes prennent la parole pour la dénoncer, comme Patricia Arquette plus tôt cette année aux Oscars dans un discours mémorable. Et cette semaine, Jennifer Lawrence lui emboîte le pas dans une lettre ouverte publiée dans la newsletter féministe "Lenny" initiée par Lena Dunham, créatrice de la série "Girls".
Dans cette lettre, Jennifer Lawrence avoue d'abord qu'elle n'est pas très à l'aise à l'idée de partager ses problèmes professionnels. "J'ai conscience que mes soucis ne parlent pas vraiment à tout le monde", reconnaît-elle. Mais l'actrice dénonce malgré tout cette inégalité dans le style direct et drôle qu'on lui connaît, et évoque notamment la différence entre le salaire qu'elle a perçu pour "American Bluff" et celui que ses confrères masculins, dont Bradley Cooper et Christian Bale, ont touché. Une inégalité révélée par le piratage des e-mails de Sony en fin d'année dernière.
"Quand j'ai découvert à quel point j'étais moins payée que les heureux détenteurs d'un pénis, je n'étais pas en colère contre Sony. J'étais en colère contre moi-même. J'ai échoué en tant que négociatrice parce que j'ai baissé les bras trop tôt. Je ne voulais pas me battre pour des millions de dollars dont, sincèrement, je n'ai pas besoin grâce à deux franchises", explique ainsi la comédienne, en référence aux sagas "Hunger Games" et "X-Men".
"Je mentirais si je ne disais pas qu'une des raisons qui m'a poussée à signer ce contrat sans trop me battre était un désir d'être appréciée. C'est un aspect de ma personnalité contre lequel je lutte depuis des années, et au vu des statistiques, je ne suis pas la seule à avoir ce problème. (...) Avons-nous pris l'habitude d'essayer de nous exprimer d'une manière qui ne choque pas ou n'effraie pas les hommes ?", s'interroge Jennifer Lawrence.
"Mais c'est fini ! Je ne vais plus essayer de trouver une façon marrante et sympathique de donner mon avis tout en restant agréable. Je ne pense pas avoir une seule fois travaillé avec un homme qui prenait du temps pour savoir quel angle il allait employer pour que son opinion soit écoutée. Elle l'est toujours. Jeremy Renner, Christian Bale et Bradley Cooper se sont tous battus et ont décroché des contrats avantageux. Et je pense qu'on a dû les féliciter d'avoir été jusqu'au bout, sans sourciller, alors que de mon côté je m'inquiétais de savoir si on allait toujours me trouver sympa et je ne décrochais pas mon dû", a-t-elle conclu.