Une séquence abondamment commentée. Vendredi, en début de matinée, BFMTV proposait un duplex depuis la gare de Lyon avec sa journaliste Amélie Rosique pour faire un point sur la vague de départs, à quelques heures du début des vacances de Noël et alors que la grève contre la réforme des retraites était suivie à la SNCF pour le 16e jour d'affilée. En pleine explication, Amélie Rosique avait été interrompue par une voyageuse lui reprochant d'utiliser un ton affolé pour décrire la situation, ce dont s'était défendue la professionnelle avant que l'échange ne tourne court et que la journaliste ne finisse par rendre l'antenne et ne poursuivre l'échange hors micro.
Sur les réseaux sociaux, certains ont eu vite fait de crier à la censure ou encore de reprocher à la chaîne d'information en continu d'exagérer la situation. Suite à la question d'une internaute se demandant "qu'est ce qui a valu à une journaliste de BFMTV d'être interpellée par une passante lui reprochant son 'ton' ?, "Check News", le service de vérification de "Libération" a tour à tour interrogé la journaliste et la voyageuse.
Cette dernière se prénomme Jeanine et est directrice d'école et institutrice à la retraite selon le quotidien auprès duquel elle a reconnu ne pas être une grande fan de BFMTV. Mais ce témoin inopiné assure qu'elle n'avait pas compris qu'elle était en direct et que sa critique serait par conséquent diffusée à l'antenne. Elle ne regrette cependant pas d'avoir donné le fond de sa pensée à Amélie Rosique. "Il m'a semblé (mais c'était très subjectif) que son ton pouvait laisser croire que c'était la troisième guerre mondiale dans la gare, alors que c'était très calme", assure l'invitée surprise.
La journaliste de BFMTV estime de son côté auprès de "Check News" que la voyageuse "a (eu) de la chance que je lui ai donné la parole". "C'est toujours risqué de donner la parole à une personne en direct, sans l'avoir "testée" avant, sans avoir discuté avec", souligne-t-elle. Et de livrer son analyse de la séquence : "Ce que j'ai compris, c'est que ça l'ennuyait qu'on fasse un direct pour raconter la galère des gens alors que derrière il y a des vraies revendications. C'est pour ça que j'ai rappelé, avant de rendre l'antenne, que plus de la moitié des gens soutenait encore ce mouvement".
Et pour Amélie Rosique, même si l'échange n'a pas pu aller à son terme, il n'est pas question de censure. "Il y a une raison simple : globalement, quand je fais des directs comme ça, on me donne deux minutes, invité compris. Donc là, on a un peu dépassé et dans l'oreillette quelqu'un a fini par me dire "stop". Non pas pour couper cette personne, mais parce qu'il y a la suite du journal derrière", rappelle la professionnelle. Pas rancunière, elle a souhaité de bonnes fêtes à son interlocutrice vendredi soir : "Bonnes fêtes Jeanine. Et sachez que je suis ravie de vous avoir eue à l'antenne !", a-t-elle tweeté en relayant l'article de "Check News". puremedias.com vous propose de revoir la séquence diffusée vendredi sur BFMTV.