Sur Twitter, une drôle d'agence de presse diffuse quotidiennement des informations douteuses. Baptisée l'Agence France Presque, et destinée à détourner l'actualité avec humour, cette agence virtuelle pourrait bien devoir changer de nom rapidement. L'AFP vient en effet de mettre en demeure le collectif de journalistes en herbe pour contrefaçon, estimant que le site parodique induisait la confusion des internautes.
En utilisant un nom très proche, le même code couleur et un logo détourné, l'Agence France Presque est ainsi accusée de "concurrence déloyale" et de "parasitisme". Son slogan, "L'actu qui se dépêche, c'est presque de l'info" est également dans le viseur de l'AFP qui estime qu'il "associe l'AFP à une information partielle et/ou erronée" et dénigre l'image de l'agence "qui a fait de son sérieux dans le traitement de l'information sa marque de fabrique".
"La reprise des marques notoires de notre client a pour but de profiter sans bourse délier de l'importante notoriété de l'AFP dans le domaine de l'information pour attirer les internautes vers votre site en profitant ainsi du travail et des investissements passés et présents de l'Agence France Presse qui lui permettent aujourd'hui de jouir d'une importante renommée et d'une crédibilité certaine", indique le cabinet de conseil en propriété industrielle Lambert & Associés en charge de l'affaire.
L'Agence France Presque a ainsi été mise en demeure de cesser immédiatement tout usage des dénominations AFP et Agence France Presque, de changer de logo et de code couleur, et de rembourser les frais de l'AFP engagés pour la défense de ses droits et intérêts. Sur son compte Twitter, l'AFPresque a exprimé sa surprise, et s'est dite prête à se soumettre aux injonctions de l'AFP. "Chers informés, ne nous emportons pas face à l'AFP et cherchons une solution. Merci pour ce soutien de masse. S'il faut changer, changeons !", peut-on lire. Le logo a d'ailleurs été déjà modifié, laissant place à une mire de télévision.