Que retenir de cette année médiatique ? Pour la troisième saison, puremedias.com propose sa série d'interviews des personnalités du PAF, qui vous livrent leurs coups de coeur et coups de gueule. Au tour d'Erika Moulet, chroniqueuse dans "Touche pas à mon poste" sur D8.
La personnalité médiatique de l'année ?
Sans tambour ni trompette, sans promo ni "démago", le pape François, seul contre tous, à contre-courant prend des risques, casse les codes de l'Eglise. C'est une révolution, un nouveau discours, c'est un homme qui se bat avec son coeur pour ses convictions. Il a pris position sur des dossiers extrêmement sensibles comme les scandales de pédophilie, ceux liés aussi à la banque du Vatican, l'homosexualité, l'infidélité, la non-croyance, les réfugiés...
La personnalité politique de l'année ?
Le candidat à l'investiture républicaine aux Etats-Unis, Donald Trump. C'est le nouveau visage de la politique : un businessman milliardaire qui fait son show, qui dépasse toutes les limites.
Le coup médias de l'année ?
Cela reste pour pour moi, pour le moment le "one shot" du "Petit Journal", le 18 juin, où l'émission s'est entièrement transformée en dessin animé, une prouesse, une innovation : du jamais vu !
Le mensonge médiatique de l'année ?
Le trucage des moteurs diesel par Volkswagen : le nombre de véhicules concernés, les responsables, l'origine de la tricherie. Il plane un opaque brouillard médiatique aussi dense que les tonnes de CO2 émises frauduleusement...
L'émission TV de l'année ?
J'ai tendance à voir dans l'émission de l'année celle qui a pris le plus de risque, l'émission la moins facile à proposer et le concept nouveau et original. J'ai donc deux coups de coeur, dont "L'émission d'Antoine" sur Canal+ parce que c'est déjanté, parce que c'est différent. J'ai aussi dans ses premiers numéros été attentive à l'émission "Folie Passagère". L'ambiance y est étrange : il y a de l'esprit, des malaises et des vérités. C'est osé, ça me plait. Deux bémols : le choix des invités pas toujours judicieux - il ne faut pas chercher les plus connus mais ceux qui apporteront au concept la profondeur qu'il mérite - et faites-nous vivre du direct par pitié !
L'émission radio de l'année ?
La plus efficace en tout cas : la première heure du journal de Jean-Marc Morandini consacrée aux médias. Le déroulé est parfaitement bien huilé : les audiences, de l'info - souvent des "exclus" -, le JT, puis l'invité et le petit papier humour de fin. Bon cocktail !
Le dérapage médias de l'année ?
Continuer à commenter le match de l'équipe de France sur TF1 le 13 novembre au soir des attentats et prétendre du côté des commentateurs qu'ils n'avaient pas l'info. Grand moment de panique mais au final mauvaise stratégie car on ne peut pas faire semblant : laisser passer la mi-temps, commenter la seconde mi-temps, laissant 8 millions de personnes dans l'ignorance. Il fallait casser l'antenne et dire.
Le/la journaliste de l'année ?
Le journaliste de l'année n'a pas de carte de presse. C'est Twitter. C'est de là que viennent toutes les infos, toutes les news que ce soient des officiels, des journalistes et des citoyens. C'est devenu le réel médiateur de notre société.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Je vous mentirai si je ne disais pas Cyril Hanouna, je ne vois pas quelqu'un au-dessus de lui pour le moment en animation. Les téléspectateurs, chaque soir, le voient à l'oeuvre et nous chaque soir, nous sommes admiratifs. Il est fou, il est vrai, il a créé une relation avec le public extraordinaire. Il est une soupape pour des milliers de personnes.
La personnalité médiatique qui marquera 2016 ?
Pas sure qu'il émerge en 2016, mais ce sera assurément celui qui sera capable de résoudre le problème : comment tous vivre en paix sur notre planète.