Que retenir de cette année médiatique ? Pour la quatrième saison, puremedias.com propose sa série d'interviews des personnalités du PAF, qui vous livrent leurs coups de coeur et coups de gueule. Au tour de Guillaume Meurice, chroniqueur dans "Si tu écoutes, j'annule tout" sur France Inter.
La personnalité médiatique de l'année ?
Vincent Bolloré. Il faut reconnaître que le bonhomme a un talent fou. Savater à ce point la liberté d'expression. On n'avait pas vu ça depuis Daesh. De manière générale, confier un groupe de presse à un milliardaire, dans le classement des bonnes idées, c'est juste au-dessus de confier une colonie de vacances à Michel Fourniret.
La personnalité politique de l'année ?
Damien Carême. Le maire de Grande-Synthe. Un mec qui fait des logements pour accueillir des réfugiés. Il devrait avoir la légion d'honneur. Mais on a préféré la donner au ministre de l'intérieur saoudien. Entre un mec qui sauve des gens et un autre qui leur coupe les mains, le pays des droits de l'homme a tranché (oui, il y a un jeu de mot).
Le coup médias de l'année ?
Les débats de la primaire de la droite. Un mélange très réussi entre "Le maillon faible", "Le dîner de cons", et "Faites entrer l'accusé".
Le mensonge médiatique de l'année ?
Le burkini. Faire croire que quatre nanas déguisées en otarie bigote sur une plage pouvaient poser un problème de sécurité nationale, c'est une belle performance.
L'émission TV de l'année ?
"Touche pas à mon poste", incontestablement. Agressions sexuelles, séance d'humiliations publiques, harcèlement moral. On se croirait dans une prison turque. Rien ne manque. Félicitations ! Mention spéciale pour le dealer de l'équipe qui doit être à la limite du burn-out.
L'émission radio de l'année ?
"Carrément Brunet" sur RMC. Éric Brunet est un génie. Il avait prévu la candidature de Hollande pour 2017, la victoire de Juppé à la primaire de la droite en 2016 et il a sorti un livre intitulé "Pourquoi Sarkozy va gagner" début 2012. Il se plante tellement qu'il pourrait être un institut de sondage à lui tout seul.
Le dérapage médias de l'année ?
Un "journaliste" de France 2 interrogeant un mec à côté du cadavre de sa femme. Car ils auraient pu mieux faire : interroger directement le cadavre. Il n'y a pas de raison de laisser le monopole de la dégueulasserie en live à BFM TV.
Le flop TV/radio de l'année ?
Les publicités commerciales à Radio France. Entendre des marques qui font de l'évasion fiscale comme Ikéa tapiner sur une antenne publique, ça fait plus mal au cul que leur chaise de jardin Askholmen.
Le/la journaliste de l'année ?
N'importe quel(le) jeune qui sort d'école de journalisme guidé(e) par la pensée d'Albert Londres et qui se retrouve à faire des piges à "Paris Match" pour bouffer. C'est un milieu difficile et je les trouve très courageux. Quand il m'arrive de douter que le monde médiatique est une vaste blague, je me rappelle toujours que Jean-Pierre Pernaut a une carte de presse.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Karine Lemarchand. Qui aurait pu penser que le dernier frottis de Marine Le Pen soit un argument politique ? Bravo Karine. Prochaine étape : les coloscopies des candidats.
Le/la personnalité médiatique qui marquera 2017 ?
Comme tous les ans. La ménagère de moins de 50 ans. Tant qu'elle sera l'horizon indépassable des décideurs médiatiques, on n'a pas fini de se faire violer notre temps de cerveau disponible.