La personnalité médiatique de l'année ?
Sans aucune hésitation... Beyoncé ! Elle a été sacrée star la plus populaire de 2014 par Facebook grâce, entre autres, au Solange Gate, et à sa tournée mondiale "On the Run Tour". Mais son vrai fait d'armes, c'est surtout de réussir le tour de force d'être omniprésente sans jamais lasser. Enfin, moi en tout cas, j'en suis sereinement au 854eme visionnage de son clip "7/11".
Le coup médias de l'année ?
Vladimir Poutine. Juillet 2014, le crash de l'avion de la Malaysia Airlines. Un faisceau de preuves indique que la Russie est coupable de la mort de 298 personnes. Décembre 2014, plus personne ou presque n'en parle et surtout, les coupables n'ont pas encore dû répondre de leurs actes. Vladimir Poutine est vainqueur par KO dans la catégorie "noyer le poisson". Pourtant, Bachar el-Assad faisait un sérieux prétendant.
Le fait d'actualité le plus marquant de l'année ?
La progression de l'organisation barbare Etat islamique, et évidemment, les vidéos atroces de décapitation d'otages. Un cauchemar absolu.
Le mensonge médiatique de l'année ?
Après le "je nie en bloc et en détail, les yeux dans les yeux" de Cahuzac, la barre était placée super haut. Et pourtant, le challenge a été relevé avec brio par Thomas Thevenoud et sa "phobie administrative". Quatre mois après, j'en ris encore.
L'émission TV de l'année ?
Le "Last Week Tonight" (ne cherchez pas sur la TNT, c'est sur HBO). John Oliver réussit à se saisir de sujets aussi peu sexy que la neutralité du Net, la Fifa, ou l'industrie du sucre et à en faire des petits bijoux de journalisme, pointus, caustiques à souhait, pédagos, imparables. Un vrai sniper.
Le dérapage médias de l'année ?
Je n'aime pas trop de ce terme de "dérapage" qu'on utilise beaucoup à tort et à travers. Un dérapage, c'est quand quelqu'un perd le contrôle de ce qu'il dit, ce qu'il fait... Et à chaque fois qu'on a utilisé l'expression (pour Nicolas Sarkozy et ses propos sur Rachida Dati, Jean-Luc Mélenchon sur Merkel, Eric Zemmour sur à peu près tout le monde) c'était pourtant parfaitement prévu et contrôlé.
Le journaliste de l'année ?
Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, les quatre journalistes otages en Syrie libérés en avril dernier. Pour leur courage bien sûr, et aussi parce que ça fait écho aux journalistes citoyens syriens qui travaillent sans relâche et au péril de leur vie pour médiatiser le conflit.
Le flop de l'année ?
Eric Zemmour, évidemment. Faire sa psychothérapie sur des plateaux télés pendant plusieurs mois, sans qu'on ne puisse constater aucune amélioration, franchement, c'est raté.
La personnalité médiatique qui marquera 2015 ?
Vous voulez dire, hormis Beyoncé ?
La Une de presse de l'année ?
La Une de Libération publiée après la mort de Robin Williams. Parce que Robin Williams, bien sûr. Et parce que Libération reste le journal qui sait le mieux dire adieu.