Les temps sont durs pour "Marianne". L'hebdomadaire s'est déclaré fin décembre en cessation de paiement. Révélée par la "Correspondance de la presse", l'information a été confirmée à l'AFP par son PDG Yves de Chaisemartin. Selon Le Monde, le tribunal de commerce de Paris doit statuer, jeudi 5 janvier, sur la situation du titre, qui devrait être mis en redressement judiciaire avec poursuite de l'activité, assorti d'une période d'observation de six mois. Les salaires du mois de décembre, ainsi que le treizième mois, n'ont pour l'instant pas été versés aux 67 salariés du titre, toujours selon Le Monde.
"Cette cessation de paiement a été décidée pour sauver 'Marianne' et assurer son avenir. Le redressement judiciaire nous permettra de préserver notre trésorerie et d'investir, notamment pour développer le site", a expliqué à l'AFP Yves de Chaisemartin qui est aussi actionnaire principal du titre avec 86% du capital.
Les ventes de l'hebdomadaire fondé par Jean-François Kahn et Maurice Szafran ont souffert en 2016. Elles ont ainsi reculé de 8,3% sur les neufs premiers mois de l'année dernière, à 143.500 exemplaires en moyenne, plombées par le recul des ventes en kiosques (-18%). Du côté des finances, "Marianne" a perdu 300.000 euros en 2015, pour une perte nette de 1,35 million. Une nouvelle perte nette du même ordre pourrait être enregistrée en 2016.
Selon Yves de Chaisemartin, l'arrivée de nouveaux investisseurs n'est pas exclue mais n'est pas la priorité pour l'instant. La première d'entre elles est le lancement dans quelques semaines d'un nouveau site doté d'une partie payante et d'un espace participatif, comme l'a annoncé Marianne sur son site. L'hebdo veut aussi développer les abonnements numériques, pour l'instant marginaux.