Un départ précipité. Dans une interview au "Point" hier, Marika Bret, responsable des ressources humaines à "Charlie Hebdo", révèle avoir été contrainte de quitter brusquement son domicile lundi soir à la suite de "menaces précises et circonstanciées" reçues le 14 septembre par les officiers de sécurité qui la protègent depuis bientôt 5 ans. "J'ai eu dix minutes pour faire mes affaires et quitter mon domicile. Dix minutes pour abandonner une partie de son existence, c'est un peu court, et c'est très violent. Je ne reviendrai pas chez moi", a-t-elle confié à l'hebdomadaire.
En plein procès des attentats de 2015, Marika Bret a choisi de médiatiser cet évènement pour montrer le "niveau de tension inédit auquel nous sommes confrontés" et le "niveau de haine hallucinant autour de 'Charlie Hebdo'". "Depuis le début du procès et avec la republication des caricatures, nous avons reçu toutes sortes d'horreurs, notamment des menaces de la part d'Al-Qaïda et des appels à finir le travail des frères Kouachi", a-t-elle raconté, décrivant par ailleurs les "conditions hallucinantes" dans lesquelles les équipes de "Charlie Hebdo" sont obligées de travailler au quotidien depuis 2015.
Au cours de son entretien, Marika Bret a également pris pour cible Jean-Luc Mélenchon qui a récemment accusé "Charlie Hebdo" et "Marianne" d'être des "bagagistes de 'Valeurs actuelles'". "Jean-Luc Mélenchon alimente un climat de haine", estime ainsi la DRH du journal satirique. Et d'ajouter : "Jean-Luc Mélenchon n'est pas le seul, beaucoup de responsables politiques ont, par clientélisme ou par peur, oublié des notions fondamentales comme la citoyenneté".