La direction de "Charlie Hebdo" sanctionne sa journaliste Zineb El Rhazoui. Selon "Le Monde", la journaliste franco-marocaine, sociologue des religions, qui a réalisé de nombreux reportages pour l'hebdomadaire satirique, a reçu mercredi une convocation de sa direction. D'ici cet entretien, la journaliste est mise à pied. Selon elle, il s'agirait d'un entretien préalable à un licenciement pour faute grave. Ce que ne confirme pas la direction, qui refuse de dévoiler l'objet précis de cet entretien.
L'intéressée a expliqué à nos confrères du journal du soir qu'elle n'arrive plus à travailler normalement depuis l'attentat qui, début janvier, a coûté la vie à la moitié de ses collègues. "On ne peut pas reprocher aux gens d'aller mal et de ne pas se comporter en bons ouvriers, on vit dans des conditions chaotiques. C'est impossible de faire des reportages sous protection policière...", a-t-elle déclaré.
Celle qui a reçu au mois de février des menaces de mort, qui concernent aussi son mari, estime que sa direction lui reproche d'avoir signé fin mars la tribune dénonçant la nouvelle répartition du capital de "Charlie Hebdo" et appelant à une gouvernance plus collégiale. Une sortie peu appréciée par la direction qui a appelé ses membres à ne pas se répandre dans les médias.
Zineb El Rhazoui a reçu le soutien de plusieurs plumes de "Charlie" dont celle de Patrick Pelloux, qui dénonce "une décision aussi bête et méchante, mais pas au sens de Hara-Kiri".
Mise à jour 12h30 : Selon France Info, qui publie la lettre reçue par Zineb El Rhazoui, celle-ci est bien convoquée pour "envisager (son) licenciement pour faute grave".