Après, "Little Britain", "Autant en emporte le vent". Alors que les services de streaming britanniques ne proposent plus la série culte dans leur catalogue, c'est un monument du cinéma américain qui a été retiré de l'offre du nouveau service de streaming lancé ces derniers jours par Warner, HBO Max. La plateforme a en effet retiré "Autant en emporte le vent" de son catalogue en raison du contenu du film.
Sorti en 1939 et récompensé par huit Oscars, le long-métrage de Victor Fleming se déroule en Georgie, en 1861 et suit Scarlett O'Hara, une jeune femme fière et volontaire de la haute société sudiste, qui tombe éperdument amoureuse de Rhett Butler, lui aussi aristocrate. Le film est le plus gros succès de l'histoire du cinéma américain en nombre d'entrées, mais sa façon de mettre en image l'esclavage fait aujourd'hui débat.
Alors que l'Amérique se mobilise pour dénoncer le racisme suite à la mort de George Floyd, John Ridley, scénariste du film "12 Years a Slave", a publié lundi un édito dénonçant le film et l'accusant de perpétuer des stéréotypes. Un édito qui a poussé HBO Max à retirer le film de son offre, tout en précisant que ce retrait était temporaire et en offrant une explication détaillée. "'Autant en emporte le vent' est un film de son époque et montre les préjugés ethniques et racistes qui ont, malheureusement, été si fréquents dans la société américaine", a ainsi expliqué un porte-parole du service de streaming.
"Ces représentations étaient immorales à l'époque, elles le sont autant aujourd'hui, et nous avons eu le sentiment que le proposer sans explication et sans dénoncer ces représentations serait irresponsable. Ces représentations sont clairement contraires aux valeurs de Warner. Quand le film reviendra sur HBO Max, il sera donc accompagné d'une discussion sur son contexte historique et une mise en garde contre ces représentations, mais il sera présenté comme il a été créé. Faire autrement reviendrait à prétendre que ces préjugés n'ont jamais existé. Si nous souhaitons bâtir un avenir plus équitable, plus juste et plus inclusif, nous devons d'abord reconnaître et comprendre notre histoire", conclut le porte-parole.