Son passage sur D8 lui aura coûté sa carte de presse. Selon le magazine Oops, la Commission de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels a décidé de ne pas renouveler le fameux sésame de Laurence Ferrari. En cause : "Le Grand 8", son émission matinale et quotidienne sur la chaîne gratuite du groupe Canal+, qui relèverait du divertissement et non du journalisme. Une décision qui a affecté également tous les détenteurs de la carte de presse qui collaborent à l'émission des fins de matinée de D8.
Le choix de la CCIJP n'est peut-être pas non plus étranger aux critiques qui ont suivi les déclarations de Roselyne Bachelot en mars dernier, chroniqueuse du "Grand 8", qui affirmait vouloir demander une carte de presse. "Je suis une journaliste engagée, et alors ? D8 me demande justement de donner mon avis. Et puis, tout le monde sait que Laurent Joffrin est de gauche et Yvan Rioufol de droite, et ça ne gêne personne. En général, quand je dis ça, on me rétorque : 'Ah oui, c'est vrai'" indiquait-elle à M, le magazine du Monde.
Immédiatement, les critiques ont fusé de tous côtés. A tel point que Roselyne Bachelot a fait marche-arrière dans une interview accordée à Metro un mois plus tard. "Ca a fait un tel buzz cette affaire ! J'étais interrogée par un journaliste du Monde qui me demandait si j'allais réclamer ma carte de presse. Je lui ai répondu, pourquoi pas. Et là, mon Dieu, des polémiques, des attaques, comme si j'avais commis un crime de lèse-majesté. Comment moi, misérable femme politique j'allais oser demander la carte de presse ! On m'a même dit que la commission de la carte de presse s'est réunie pour examiner mon cas alors que je n'ai même pas fait de demande ! Heureusement que le ridicule ne tue pas" s'était-elle amusée.
L'an dernier, une partie des journalistes du "Petit Journal" de Yann Barthès sur Canal+ qui avaient subi le même sort. Sur douze demandes, six avaient été refusées. La CCIJP avait en effet considéré que l'émission satirique de la chaîne cryptée relevait plus du divertissement que de l'information. "Je suis assez réservé sur le mélange des genres (...) Les auteurs des Guignols, par exemple, n'ont pas de carte de presse. Ce n'est pas parce que l'on utilise les mêmes outils - reportage, interview... - qu'il y a une démarche d'information derrière" s'interrogeait Eric Marquis, président de la commission, en janvier 2012.