Laurent Gerra se lâche. Après avoir été à l'honneur d'une soirée spéciale sur France 2 le 29 décembre dernier, jour de ses 50 ans, l'humoriste a les honneurs d'un long portrait dans les colonnes du "Figaro Magazine" en ce premier week-end de 2018. Et l'auteur des "Carnets d'un sale gosse" (éd. Le Cherche Midi) n'a pas une grande tendresse pour les animateurs de télévision, qu'il ne ménage pas dans ses spectacles et sur RTL. "Ce sont des gens intouchables, mais moi j'y vais", déclare-t-il.
"Ardisson, c'est de la provocation à deux balles, ce n'est pas Bouvard quand il faisait 'Un oursin dans le caviar'. Bon, encore, il peut dire qu'il a lu Paul Morand...", débute celui qui juge malgré tout que Marc-Olivier Fogiel "est un vrai passionné", avec qui il s'est réconcilié et dont il a apprécié l'animation des soirées électorales. "Mais quand j'imite Sébastien et que je lui fais dire 'La philosophie, c'est mon ADN', c'est une phrase qu'il a vraiment dite, vous savez", reprend ensuite Laurent Gerra avant de dresser un triste constat : "Le niveau des animateurs est quand même très bas : il y a un manque de culture qui est effrayant".
Et n'espérez pas entendre du "Touche pas à mon poste" dans son billet quotidien sur RTL ! "Hanouna, je n'ai même pas envie de l'imiter. C'est un bateleur", tranche Laurent Gerra. L'humoriste se défend aussi de toute vulgarité. "Lorsqu'on me reproche d'avoir certains sketchs un peu en dessous de la ceinture, je dis que, pour moi, la vraie vulgarité c'est Ardisson qui fait 'Han... Han... Han...' en retroussant les babines", estime celui qui juge que "La télé, c'est globalement une catastrophe" où l'"on prend le public pour un ramassis de débiles". "C'est l'obsession de la part de marché", résume-t-il, regrettant de ne plus rien trouver "au niveau d''Apostrophes' ou du 'Grand Echiquier'".
Enfin, pour ceux qui catalogueraient Laurent Gerra parmi les réacs, l'humoriste lui-même a sa réponse. "Lorsqu'on me pose cette question, je réponds que réagir, c'est honorable. Et que préférer Mozart à JoeyStarr, ce n'est pas être réac, c'est avoir du goût", juge celui qui a pu compter sur 3,7 millions de fans vendredi dernier sur France 2 (18,6% du public de quatre ans et plus), selon Médiamétrie, permettant à la chaîne publique d'être leader en prime time.