Saura-t-il sauver la maison Europe 1 ? Ce dimanche, dans "Le JDD", Laurent Guimier, qui sera nommé à la direction de la radio mardi, se confie sur ses axes de relances pour la station du groupe Lagardère. L'ex-numéro 2 de Radio France va ainsi prendre la tête d'Europe 1, mais aussi des musicales RFM et Virgin Radio. Il ne dirigera pas, en revanche, le pôle news de Lagardère, comprenant "Le Journal du dimanche" et "Paris Match", comme cela avait été évoqué un temps par la presse.
"J'ai eu mes premiers contacts avec le groupe Lagardère en décembre 2016, puis j'ai rencontré Arnaud Lagardère en janvier 2017 au moment où il voulait changer la direction d'Europe 1, repenser le projet et le positionnement de la station", explique tout d'abord Laurent Guimier, avouant que "c'était trop tôt" pour lui : "Ma mission comme directeur de franceinfo n'était pas achevée et nous venions de lancer notre chaîne de télé". Il justifie alors sa décision de rejoindre la station : "Je suis quelqu'un d'instinctif et de cérébral. Je ne vais pas vous dire que je n'ai pas hésité, qu'il a été évident de quitter Radio France, mais cette proposition induisait beaucoup de choses très personnelles."
Selon lui, les mauvaises audiences d'Europe 1 se traduisent par le fait que "la rencontre avec le public ne se fait plus". "Depuis un mois que mon nom est évoqué, je reçois des messages d'auditeurs d'Europe 1. Ils me disent se sentir orphelins. Il y a urgence à se reconnecter avec eux", lance Laurent Guimier, poursuivant : "Europe 1 doit s'adresser au plus grand nombre, aux familles modestes comme aux plus aisées (...) la radio doit les aider à se repérer dans la vie et à comprendre le monde."
Concernant l'avenir de Patrick Cohen à la matinale de la station à la rentrée, le futur directeur d'Europe 1 assure que rien n'est fixé. "J'ai hâte de discuter avec lui et de comprendre d'abord ce qui n'a pas marché. Je ne prends mes fonctions que mardi", déclare-t-il, ajoutant : "Je veux également échanger immédiatement avec les équipes, étudier les dossiers, analyser ce qui fonctionne ou pas..." Mais l'ancien numéro 2 de Radio France veut aussi rassurer ses futures troupes : "Il n'y aura pas de purge, je n'arrive pas dans cette maison pour tout casser. Nous allons ouvrir un nouveau chapitre en nous appuyant fortement sur la grande famille des salariés d'Europe 1."
Par ailleurs, il précise sa vision de la future grille, équilibrant l'information et le divertissement : "J'ai toujours eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi on érigeait des murs entre programmes et information, entre le divertissement et les journaux. Europe 1 n'est pas une chaîne d'info, c'est une radio généraliste". "Je veux réfléchir à la façon dont on fabrique de l'information en 2018 et prévoir comment on le fera en 2020 et bien au-delà", ajoute-t-il, avant de conclure : "Il faut toujours avoir un coup d'avance."
Invité du #QHM mercredi dernier, Christophe Beaugrand avait évoqué les rumeurs autour de la relance d'Europe 1 :