L'émission "On n'est pas couché" va-t-elle disparaître l'année de la présidentielle ? Laurent Ruquier tient en tout cas à faire savoir qu'il n'écarte pas cette hypothèse. Depuis la rentrée, son talk-show est la cible de nombreuses attaques.
Après la polémique provoquée par les déclarations de Nadine Morano sur la "race blanche", de nombreux observateurs accusent en effet l'animateur et sa productrice Catherine Barma de "faire le lit de l'extrême droite". Ils pointent notamment du doigt les invitations successives de Michel Houellebecq, Michel Onfray, Nadine Morano ou encore Alain Finkielkraut depuis la rentrée. Laurent Ruquier a aussi reçu durant cette période Jean-Christophe Cambadélis et Cécile Duflot mais ces émissions n'ont visiblement pas eu le même écho.
Ces critiques contre l'émission sont maintenant reprises par Raphaëlle Bacqué. La célèbre journaliste du "Monde" a publié hier un long papier saignant intitulé "'On n'est pas couché', arène hétéroclite toujours plus orientée". Dans ce dernier, la journaliste reproche notamment au programme d"'orchestrer des polémiques", mais aussi d'"avoir accompagné le dynamitage du clivage gauche/droite et l'essor des anti-modernes".
"Dans le grand maelström des idées confuses, 'ONPC' subsiste presque seule sur le terrain des talk-shows politiques, avec ses débats à l'emporte-pièce et ses rires sans mordant", tacle Raphaëlle Bacqué. La journaliste révèle aussi que Vincent Meslet, le nouveau patron de France 2, a eu un rendez-vous avec Laurent Ruquier et Catherine Barma après le passage de Nadine Morano dans l'émission. "Dans un contexte où la parole s'est désinhibée à droite, il faut trouver des invités susceptibles de porter la contradiction", aurait-il recommandé.
"Beaucoup d'animateurs invitent le FN parce qu'ils ont peur de se couper des 20% à 25% des électeurs qui votent pour lui, pas moi", explique Laurent Ruquier au "Monde". L'animateur de France 2 laisse aussi planer le doute sur l'existence d'"On n'est pas couché" la saison prochaine : "Je me pose vraiment des questions sur l'année prochaine, avec l'élection présidentielle qui arrive. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de mettre le nez dans ce merdier", a-t-il confié au quotidien.