Après la diffusion, jeudi soir sur France 2, d'un documentaire sur le Front National de Caroline Fourest, le parti réclame un droit de réponse à la chaîne. Pas sûr qu'il l'obtienne, les conditions étant plus difficiles qu'en presse écrite. Marine Le Pen avait déjà tenté d'en interdire la diffusion, sans succès. Le Front National attaque alors par communiqué et dénonce ces "canaux de désinformations (qui) orchestrent de véritables procès de Moscou contre Marine Le Pen".
Le Front National se plaint de ne pas avoir été interrogé pour contrebalancer le point de vue du documentaire qui s'intéressait particulièrement à la dédiabolisation de façade du parti. "Il a même donné la parole, dans le but de tenter de discréditer Marine Le Pen à un journaliste nommé Bourbon qui, dans la grille idéologique de lecture de madame Fourest, serait classé à l'extrême de l'extrémisme, Caroline Fourest utilisant ainsi sans vergogne la parole d'un extrémiste pour justifier sa lutte contre l'extrémisme" note le FN dans un communiqué. "Ce film n'est pas un reportage, mais un décryptage de la parole officielle de Marine Le Pen, qui apparaît constamment dans le film, elle et sa version des faits" se défend Caroline Fourest chez nos confrères du Point. Une procédure est déjà en cours entre la journaliste et le FN suite à la publication d'une biographie non autorisée de Marine Le Pen.
Pour le FN, le patron de France Télévisions Rémy Pflimlin est "responsable du procès soviétique de France 2". Le parti n'hésite pas à attaquer celui qui "a cautionné ce scandale". Le FN n'est pas au bout de ses surprises car dimanche midi, un nouveau reportage de 52 minutes lui est consacré sur Canal +, en clair.