Etrange façon de rendre hommage à Ilan Halimi... Le 13 février 2006, ce jeune juif de 23 ans était retrouvé mort, après avoir été enlevé 24 jours plus tôt par le "gang des barbares". Ce groupe dirigé par Youssouf Fofana a séquestré et torturé le jeune homme pour obtenir une rançon en échange de sa libération. Un acte antisémite puisque les auteurs de ce rapt ont estimé que la famille d'Ilan Halimi était "riche car juive". En 2009, 24 membres du gang ont été condamnés à de la prison ferme. Youssouf Fofana a, lui, été condamné à perpétuité.
Alors que les commémorations des 10 ans d'Ilan Halimi ont commencé, "Le Parisien" consacre ce matin une page entière à cette affaire. "Les préjugés restent tenaces", se désole le quotidien du groupe LVMH, sondage à l'appui. Le journal publie en effet une étude IFOP, menée auprès de 1.468 personnes, avec le soutien de SOS Racisme et l'Union des Etudiants Juifs de France (l'UEJF).
61% des personnes interrogées se disent encore touchées par cette affaire. 69% des personnes interrogées estiment que l'affaire Ilan Halimi est "un symbole de de ce à quoi peuvent conduire les préjugés sur les juifs". Mais ce qui étonne, c'est que le "Parisien" sonde ensuite les préjugés dont souffrent les juifs. Le journal a ainsi demandé à l'institut de savoir si les Français étaient d'accord avec un certains nombre de clichés ("les juifs sont plus riches que la moyenne des Français", "les juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias", "les juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l'économie et des finances" et "les juifs utilisent aujourd'hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi pendant la deuxième guerre mondiale").
Des questions auxquelles entre 32% et 24% des personnes sondées ont répondu oui. Et qui ont semble-t-il embarrassé 23 à 31% des personnes interrogées qui ont préféré répondre "Je ne sais pas". Ce matin, la publication de ce sondage provoque un tollé. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités s'indignent, dont Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret, qui a jugé les questions "caricaturales et tendancieuses" et ce sondage "nauséabond". Et elle est loin d'être la seule à s'indigner.