Pas de nouveau directeur dans l'immédiat. Selon l'AFP hier soir, son directeur en Algérie, Aymeric Vincenot, a été expulsé par les autorités locales qui n'ont pas renouvelé son accréditation pour 2019. En poste à Alger depuis juin 2017, le journaliste a dû quitter le pays à l'issue d'un ultime délai que lui avait accordé les forces de l'ordre après l'expiration de son titre de séjour. C'est la première fois depuis la création du bureau en 1962 qu'aucun chef de poste de l'AFP n'est présent à Alger.
"Cette décision prise sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika est inacceptable. Il n'est pas question pour nous, dans ces conditions, de nommer dans l'immédiat un nouveau directeur à Alger", a déclaré le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, dans un communiqué. Et d'ajouter : "En nous privant de chef de poste sur place, cette décision porte gravement atteinte à notre dispositif, qui vise à assurer une couverture exhaustive et rigoureuse des évènements historiques qui se déroulent actuellement en Algérie."
Le dirigeant de l'Agence France-Presse a toutefois souligné qu'il "ne renonçait pas pour autant" à poursuivre cette couverture des évènements en Algérie. Plusieurs envoyés spéciaux ont d'ailleurs été dépêchés ces dernières semaines pour couvrir les mouvements autour de l'élection présidentielle avortée en Algérie. Fabrice Fries a aussi précisé que l'AFP continuera de déposer des demandes de visa pour d'autres journalistes.
Concernant l'expulsion d'Aymeric Vincenot, son titre de séjour en Algérie était arrivé à échéance le 28 février dernier. Il n'avait d'ailleurs plus d'accréditation depuis la fin de l'année dernière. Sa demande de renouvellement de sa carte de presse était restée sans réponse de la part des autorités, qui n'ont jamais expliqué officiellement les raisons de ce refus. Lors de la visite d'un responsable de l'Agence France Presse en mars dernier, les autorités algériennes ont simplement fait état oralement de divers griefs portant sur la couverture de l'actualité algérienne et de l'état de santé de l'ex-président Bouteflika, selon l'AFP.