"Je voudrais vous féliciter. Vous avez sacrément assuré. Vous me bluffez", lançait Laure Balon aux élèves de la "Star Academy le 23 octobre dernier, après un deuxième prime aux prestations pourtant inégales. Un debrief du dimanche tout en douceur qui tranche avec le regard sévère que portait Raphaëlle Ricci dans le même exercice il y a vingt ans.
Une approche bienveillante, à laquelle "Star Academy" ne nous avait pas habitués dans les années 2000 mais qui est dans l'air du temps. "The Voice", depuis sa mise à l'antenne en 2012, et plus récemment le reboot de "Masterchef" sur France 2, montre que couver les candidats et les rassurer fait partie, dans le langage des communicants, des "valeurs" du programme. "Quand j'ai appris que TF1 allait relancer la "Star Academy", je me suis demandée si l'époque était prête pour ce retour", reconnaît d'ailleurs Lucie Bernardoni, finaliste de la saison 4 et répétitrice de la nouvelle promotion. "Je m'aperçois en voyant les audiences et les commentaires sur les réseaux sociaux que les gens en avaient besoin. La bienveillance est l'une des clés du succès de ce programme. Le public ne ment pas. Si la 'Star Academy' fait autant parler, c'est parce qu'elle remet en avant des valeurs que la télévision avait délaissées".
Mais entre bienveillance et mièvrerie, la limite peut parfois être mince. Laure Balon, la nouvelle professeure d'expression scénique balaie les critiques sur sa complaisance d'un revers de main. "Pour construire un artiste, je crois que cela ne sert à rien de l'attaquer. Nous ne sommes pas là pour les détruire. Je suis là pour porter les élèves, déceler ce qu'ils doivent travailler pour performer au moment du prime et essayer de les amener le plus loin possible à travers l'expression scénique et qu'ils expriment au mieux leurs émotions", explique-t-elle à puremedias.com.
Avant de concéder : "J'ai peut-être été parfois trop douce mais je crois être pédagogue, bienveillante et ferme à la fois". Lorsqu'on évoque avec elle la méthode plus cash de Raphaelle Ricci, Laure Balon, prête à signer pour une nouvelle saison si l'occasion se présentait, rétorque : "Je ne critiquerai jamais une collègue. Raphaëlle Ricci avait sa pédagogie, sa façon d'être. Je ne suis pas la même femme, je n'ai pas le même vécu qu'elle. La production ne m'a rien dit sur l'attitude que je devais adopter pour les débriefs du prime".
Dans cette joyeuse atmosphère, un homme fait figure de trouble-fête : Michaël Goldman. Nouveau directeur de la "Star Academy", le producteur de 43 ans, ne se prive pas de dire leurs quatre vérités aux élèves. Après le (gentil) débrief de Laure Balon dimanche dernier, le fils de Jean-Jacques Goldman a sonné la fin de la récréation. "De manière générale, je trouve qu'inégal, c'est le terme qui va bien à ce deuxième prime. Quand je vous vois à côtés des pros, on voit que c'est eux les pros et pas vous. Vous avez tous des progrès à faire (...) Je sais que c'est dur, que vous avez énormément de choses à apprendre, ça ne fait qu'une semaine que vous êtes là. Il y a beaucoup d'infos, beaucoup de chansons et beaucoup de chorés. Je vous donne juste mon regard de producteur extérieur. Il y a des fois, c'est limite kermesse les gars", leur a-t-il lancé. Une séquence diffusée dans le "live" mais pas conservée dans son intégralité dans la quotidienne.
"Michael Goldman est très fort. Il arrive à leur parler, à leur des vérités de manière très simple et toujours douce. Il n'y a pas de malveillance de la part de personne. C'est une méthode que j'aime beaucoup. On est tous là pour les porter. On peut dire les choses de manière calme et mesuré", résume Lucie Bernardoni. À Yanis Marshall de conclure : "S'il y en a un qui me fait chier, s'il y en a un qui me manque de respect un jour, vous allez voir si je suis bienveillant", assure, avec son franc-parler, le professeur de danse à puremedias.com. "Mais c'est un groupe agréable et hyper attachant, il n'y a aucune raison d'être méchant pour être méchant".
Benjamin Rabier et Ludovic Galtier