Les radios privées se mobilisent contre la publicité diffusée par Radio France. Actuellement, le groupe public ne diffuse quasiment pas de réclame et l'utilisation de celle-ci est très encadrée. Seuls les groupes publics ou parapublics sont autorisés à acheter de l'espace sur les ondes de Radio France.
Mais Mathieu Gallet, le patron du groupe, en quête de nouvelles recettes pour son groupe désormais déficitaire, souhaiterait assouplir ces règles. Il voudrait que son groupe soit autorisé à accueillir des annonceurs publicitaires qui "ont un rôle public, comme Air France, La Poste ou la SNCF". "Nous avons une vraie contrainte sur le type d'annonceurs, mais le secteur public s'est plutôt restreint. Nous devons pouvoir continuer à bénéficier des ressources publicitaires, en acceptant par exemple tous les groupes où l'Etat a encore des parts, même minoritaires", avait expliqué le PDG en septembre dernier.
Les radios privées n'entendent pas laisser passer ce changement de réglementation. L'ensemble des stations - des grandes radios nationales aux petites locales - ont indiqué hier qu'elles avaient assigné le groupe public pour "concurrence déloyale" devant le tribunal de commerce de Paris. Elles considèrent que Radio France prend déjà des "libertés" avec la réglementation actuelle. "La moitié des activités commerciales du groupe public sont hors la loi", a estimé Philippe Gault, le président du Sirti. "Si Radio France devenait encore davantage concurrentielle, nous ferions appel aux autorités européennes", a prévenu le dirigeant.