Elle charge la chaîne concurrente. Hier, dans "Le Live Toussaint" sur BFMTV, Bruce Toussaint avait tenu à rectifier des propos tenus par la syndicaliste Unité SGP Police FO Linda Kebbab au micro de Jean-Jacques Bourdin une heure plus tôt. La membre des forces de l'ordre avait mis en cause un reportage de la chaîne, consacré aux manifestations de samedi dernier, en diffusant un extrait du sujet avec son téléphone. "L'article 24 du projet de loi sécurité globale prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l'ordre. Un article liberticide", a-t-on pu entendre dans la séquence.
Bruce Toussaint avait alors signalé que l'extrait diffusé par Linda Kebbab était tronquée et avait rediffusé l'intégralité du reportage. "Un article liberticide pour de nombreux manifestants", avait exactement déclaré la journaliste en voix off du sujet sur les manifestations de samedi dernier. "Linda Kebbab doit aussi constater qu'il faut bien vérifier ses sources. C'est un métier, le métier de journaliste", avait glissé le présentateur.
Ce matin dans "L'heure des pros", sur CNews, Pascal Praud recevait la syndicaliste policière, qui a tenu à régler ses comptes avec Bruce Toussaint et le patron de BFMTV Marc-Olivier Fogiel. "Quand un article 24 est écrit - aussi imparfait soit-il -, il est bon ne pas réinterpréter cet article en disant qu'il restreindrait la liberté de filmer, parce que ce n'est pas le cas. Cet article ne parle ni de filmer ou de capter, mais il parle uniquement de diffusion malveillante", a débuté Linda Kebbab. Et d'ajouter : "Hier matin, j'étais sur BFMTV et j'ai accusé BFMTV d'avoir lors d'un reportage dit : 'Un article qui restreindrait la liberté de filmer. Une loi liberticide selon les manifestants'. Ce qui est faux !".
"A la sortie du studio, je croise le journaliste Bruce Toussaint qui me dit bonjour avec un grand sourire. Il se garde bien le droit de me dire qu'il me réserve. Il aurait pu me laisser un droit de parole et même un droit de débat sur le plateau. Ce monsieur prend beaucoup parti pour ce journaliste", a-t-elle poursuivi. "Moi aussi, je prends parti. Il a raison et c'est un excellent journaliste, Bruce. Je l'aime beaucoup. On peut l'appeler en direct. Il est à l'antenne en ce moment. On pourrait le faire réagir", a répondu Pascal Praud, prenant la défense de son confrère et ancien collègue de l'époque d'iTELE. Elle a alors confié : "20 minutes plus tard, il me raille. Il me moque, en disant que j'ai déformé les propos de BFMTV. Sauf que je les ai pris la main dans le sac dans le mensonge".
Linda Kebbab a ensuite raconté avoir reçu un appel de Marc-Olivier Fogiel hier matin, quelques heures après son passage dans "Bourdin Direct". "Je pensais qu'il appelait pour s'excuser. Il m'a appelé pour me fustiger comme si j'étais son employée. Dans l'appel, j'ai maintenu mordicus ma position. J'ai dit : 'Vous avez une responsabilité. Vous n'avez pas le droit de dire que cet article restreint la possibilité de filmer'. C'est ce mot-là qui donne l'impression que cet article est liberticide", a souligné la policière. Et de poursuivre : "Il m'a dit : 'C'est comme ça qu'on l'a interprété'. Je lui ai dit qu'il était journaliste et qu'il n'avait pas à interpréter. Il doit citer les mots tels qu'ils sont et laisser l'opinion faire sa propre interprétation". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
De son côté, Marc-Olivier Fogiel a réagi ce matin sur Twitter en écrivant : "Les faits, rien que les faits... C'est sûr, c'est plus compliqué que les interprétations. On continue". Contactée par puremedias.com, la chaîne BFMTV a rappelé qu'elle accueille toutes les opinions sur ses plateaux et a fait savoir qu'elle continuera à inviter Linda Kebbab sur son antenne.