Najat Vallaud-Belkacem charge "Le Supplément". Depuis dimanche, la ministre de l'Education nationale est la cible d'attaques pour n'avoir pas suffisamment réagi aux propos radicaux d'un dirigeant d'une ONG musulmane dans l'émission d'Ali Baddou sur Canal+.
Invitée politique de la semaine, Najat Vallaud-Belkacem s'est retrouvée en plateau aux côtés d'Idriss Sihamedi, le patron de BarakaCity, une organisation musulmane présente dans 22 pays dont la Syrie. Après avoir affirmé refuser de serrer la main aux femmes "comme certains rabbins", ce dernier a eu le plus grand mal à condamner les "agissements et les crimes" de l'Etat islamique, et ce malgré de nombreuses relances. Il s'est notamment dit "gêné de la question". "On est un peu gêné de la réponse pour tout vous dire", avait alors commenté Ali Baddou.
"Najat Vallaud-Belkacem, vous avez envie de réagir ?", avait ensuite lancé ce dernier à la ministre. "Non", avait d'abord rétorqué la ministre. Avant d'ajouter : "Je pense que c'est une association qui porte une façon de voir les choses qui n'est pas la mienne, à laquelle je ne souscrit pas et qui me met aussi mal à l'aise sur votre plateau. Donc je ne rajouterai rien". "Voilà qui est dit. En tout cas, la parole s'exprime librement malgré tout", avait commenté Ali Baddou.
Accusée sur les réseaux sociaux puis dans la presse de ne pas avoir suffisamment condamné les propos d'Idriss Sihamedi, Najat Vallaud-Belkacem s'est justifiée dès hier après-midi sur sa page Facebook. Ce matin, elle en a remis une couche via une interview au Parisien au cours de laquelle elle a cette fois décidé de s'en prendre au "Supplément".
"L'interview a provoqué une espèce de sidération sur le plateau, partagée par l'ensemble des participants et du public", a-t-elle raconté. Et de poursuivre : "Mon premier mouvement, quand on m'a demandé si je souhaitais poursuivre la discussion, a été de répondre 'non' sèchement. Car je refuse de me prêter à ce petit jeu nauséabond consistant à inviter des gens infréquentables pour faire du buzz. J'étais indignée de la tribune qu'on venait de lui donner. Le reste de ma réponse a été un rejet en bloc des propos tenus", a-t-elle précisé.
Evoquant sa réaction lors du visionnage des images, dimanche, Najat Vallaud-Belkacem a reproché au "Supplément" d'avoir donné la parole à un tel individu. "Comment a-t-on pu laisser un tel individu s'exprimer ? C'était plus que de l'indignation, de la nausée. Evitons d'élever au rang d'interlocuteurs des gens qui se situent en dehors du champ républicain", a-t-elle estimé. puremedias.com vous propose de revoir la séquence en cause à partir de 33'31.