Après s'être fait très discret lors de la sortie de "Vie sauvage" de Cédric Kahn, Mathieu Kassovitz assure activement la promotion d'"Un illustre inconnu". Ce film de Matthieu Delaporte, dans lequel le comédien donne la réplique à Marie-Josée Croze et Eric Caravaca, sort en salles le 19 novembre prochain.
Conformément à sa réputation, celui qu'on surnomme Kasso n'est pas tendre avec ses confrères. Celui qui voulait "enculer le cinéma français" après l'absence de son film "L'ordre et la moral" des nominations des César 2012 assène des phrases assassines dans plusieurs interviews publiées ce matin. Dans le magazine Première, le réalisateur se montre dur avec sa propre carrière. "Je vais peut-être arrêter le cinéma à cause de 'La Haine'. Parce que je ne pourrai jamais faire mieux. J'ai longtemps essayé d'analyser ce succès mais aujourd'hui je suis obligé de baisser les bras", lance-t-il.
Dans L'Obs, Mathieu Kassovitz reconnait que le métier d'acteur ne lui plait pas particulièrement. "Je ne suis toujours pas très fan (du métier d'acteur, ndlr). Franchement, si j'avais assez d'argent sur mon compte, je préfèrerais me consacrer exclusivement à mes activités de réalisateur, à passer du temps avec mes mômes. Mais c'est intéressant de bosser sur des films ambitieux", explique-t-il en dénonçant "l'absence de risque et d'ambition" des films français depuis la fin de la Nouvelle Vague.
"Aux César, il y a un ou deux films qui sortent du lot, qui étonnent, mais il devrait y en avoir quinze fois plus", lance-t-il avant de s'en prendre au Festival de Cannes. "La sélection des films est toujours la même d'année en année ! Ce n'est plus possible ! Arrêtez avec les frères Dardenne ! Ils ont beau faire des films super, ils prennent trop de place. Il faut faire venir d'autre cinémas, d'autre noms", lance l'acteur avant de revenir sur son expérience de juré de l'édition 2001 du festival, l'année où "La Pianiste" de Michael Haneke est reparti avec... trois prix !
"On a tellement galéré pour attribuer le prix d'interprétation masculine qu'on a failli le donner à Eddie Murphy pour son doublage de l'âne dans 'Shrek' (...) Bon, on l'a filé à Magimel pour son rôle dans "la Pianiste" dans une logique de récompense collective. Mais le choix était tellement restreint...", se souvient Mathieu Kassovitz.