Coup de gueule dans "Zemmour et Naulleau". Alors que l'émission animée par Anaïs Bouton, Eric Zemmour et Eric Naulleau sera diffusée ce soir à partir de 20h50 sur Paris Première, un premier extrait de ce nouveau numéro a déjà été révélé par la production. Dans ce dernier, on peut entendre Philippe Val, l'un des invités de la soirée, vivement réagir aux menaces ayant visé ces derniers jours "Charlie Hebdo" après sa Une sur Tariq Ramadan.
Philippe Val a commencé par dénoncer la lenteur des réactions face à ces attaques visant un journal décimé par une attaque terroriste survenue le 7 janvier 2015. "Il a fallu attendre lundi - le journal sort le mercredi - pour qu'on commence à bouger le cul ! Pour dire : 'Ah ? Ils sont menacés'", a protesté l'ancien patron du journal satirique. "Déjà, la moitié d'eux sont morts !", a enchaîné Philippe Val, ému. "Ca fait des mois que ça dure ! Tout le monde s'en fout !! Vous comprenez ? Tout le monde s'en fout ! On ne veut pas voir ça. On ne veut pas regarder ce phénomène. C'est épouvantable quand même, non ?!", a poursuivi l'ancien patron de France Inter.
Philippe Val a ensuite mis en cause le climat général régnant en France. "On vit dans un pays où des gens sont sous protection. Moi, par exemple, depuis 11 ans ! Pourquoi ?", a-t-il interrogé. Avant de se lancer dans une série de questionnements : "Qu'est-ce qui se passe ? Dans quel pays on vit ? Qu'est-ce qui nous est arrivé ? Pourquoi on laisse la démocratie partir en couille comme ça ?", a lancé Philippe Val.
Depuis le mercredi 1er novembre et la publication de sa Une représentant l'islamologue Tariq Ramadan - accusé notamment de viols - en érection et disant : "Je suis le 6e pilier de l'islam", "Charlie Hebdo" est l'objet de violentes insultes et de nouvelles menaces de mort, notamment sur les réseaux sociaux. Le journal satirique a fait savoir qu'il portait plainte et le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire mardi 7 novembre.
Le même jour, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré devant l'Assemblée nationale qu'il souhaitait "des poursuites" "afin que des sanctions puissent être prononcées" à l'encontre des auteurs de ces menaces anonymes.
Le 6 novembre, Riss, directeur de la publication de "Charlie Hebdo", et rescapé de la tuerie du 7 janvier, avait déclaré sur Europe 1 que ces menaces n'avaient "jamais vraiment cessé". Pour le directeur de la publication du journal, "au-delà du sérieux de ces menaces de mort", c'est le "climat" qui est inquiétant. "C'est quand même étonnant qu'après tout ce qu'il s'est passé ces dernières années en France, il y ait encore de tels appels à la haine, au meurtre", s'inquiète-t-il ensuite, estimant que l'appel au meurtre "s'est banalisé" dans le pays.