Les faits remontent au 20 août 2015, lors de la publication d'une série d'articles dans "Le Monde" consacrée à Michel Houellebecq et signée Ariane Chemin. Le journal était revenu sur son procès de 2002, dans lequel il était poursuivi pour avoir déclaré que "la religion la plus con, c'est quand même l'islam". Lors de ce jugement, l'auteur avait passé un morceau de papier sur lequel il avait griffonné : "Ma décision est irrévocable : les médias, pour moi, c'est fini". Ce message avait été ensuite envoyé par l'avocat de l'écrivain à Ariane Chemin dans le cadre de son enquête et s'était retrouvé dans "Le Monde".
Mais Michel Houellebecq a choisi de poursuivre en justice le journal pour atteinte à son droit d'auteur. Lors de son procès aujourd'hui, la 3e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a rejeté les griefs invoqués par Michel Houellebecq. Les juges ont estimé que la lettre ne présentait pas une "composition structurée, servie par un style propre à l'auteur", qui "porte son empreinte et sa personnalité".
L'écrivain s'était aussi plaint d'une atteinte au secret professionnel. Les juges lui ont répondu que "ni les journalistes, ni les sociétés d'édition ne sont assujettis à ce secret" et ont souligné que la lettre en question a été adressée au journal "en connaissance de cause" par son avocat d'alors, Me Emmanuel Pierrat, qui avait demandé à la journaliste de mentionner que le petit mot provenait de sa collection. Michel Houellebecq a été condamné à verser 4.000 euros au journal pour les frais de procédure.