Un caprice de star. C'est ainsi qu'a été présenté le départ précipité de Michel Onfray de l'enregistrement du numéro de "Zemmour et Naulleau" programmé hier sur Paris Première. Invité à débattre dans l'émission animée par Anaïs Bouton, le philosophe n'est finalement jamais apparu sur le plateau, provoquant notamment une vive réaction d'Eric Zemmour.
"Je n'ai pas grand chose à dire, je suis assez furieux", avait commenté Eric Zemmour. Avant d'ajouter un peu plus tard : "Peut-être que ce n'est pas bien de faire attendre Michel Onfray, c'est irrespectueux de le faire attendre un quart d'heure, mais c'est très irrespectueux de sa part de partir et de nous priver de sa présence et du débat qu'on avait prévu d'avoir avec lui", a-t-il ajouté, évoquant à la fois "le travail des équipes et les téléspectateurs". Et de conclure : "J'ai déjà attendu beaucoup plus qu'un quart d'heure dans des émissions de télévision et je ne suis pas parti, même si j'ai fait entendre ma réprobation".
Aujourd'hui, c'est à Michel Onfray de donner sa version des faits. Pestant contre les "réseaux asociaux" ayant relayé cette histoire, le philosophe a choisi de reprendre dans le détail le déroulé des évènements dans une vidéo publiée sur son nouveau site MichelOnfray.com. Il a précisé que l'enregistrement de sa séquence devait initialement durer de 11h15 à 12h30 maximum, lui permettant ainsi d'aller à un déjeuner prévu à 13h.
"Quand je suis arrivé à 11h15 très précisément, on m'a accueilli et on m'a fait savoir qu'il y avait déjà un quart d'heure de retard. Si vraiment j'étais du genre à partir pour un quart d'heure de retard, je serais parti à ce moment-là. Il y avait le taxi, je remontais dedans", a-t-il raconté. "10 pas plus loin, ce n'était plus un quart d'heure mais 20 minutes de retard. Je suis toujours resté. Peu importe. Je sais que ça fait partie des habitudes de la télévision d'être impolie, incorrecte, et de ne jamais respecter les horaires", a expliqué le philosophe.
Installé dans une salle avec un "café tiède", Michel Onfray a ensuite assisté à l'enregistrement des différentes séquences de l'émission. "Pendant tout ce temps-là, ce n'est plus 20 minutes de retard qu'il y avait, c'était 40 minutes. A un moment donné, j'ai vu apparaître Georges-Marc Benamou. Je l'ai vu aussi apparaître sur l'écran à midi. C'est à dire qu'à ce moment-là, on avait plus de quarante cinq minutes de retard. A savoir que si on ajoutait l'intervention de monsieur Benamou et mon arrivée sur le plateau, ça faisait une heure de retard", a raconté l'auteur du "Traité d'athéologie". "Cela voulait dire que je faisais amortir cette heure de retard à Antoine Sfeir avec qui j'avais rendez-vous pour déjeuner. Il n'était pas question de mettre Antoine Sfeir dans l'embarras (...) Donc j'ai dit que je partais. Il n'y a pas d'autres raisons à ça".
Michel Onfray a ensuite tenu à mettre les points sur les i : "Je ne fais pas un caprice de star qui ne supporterait d'attendre un quart d'heure ou 20 minutes parce que si c'était ça, je ne ferais jamais aucune télévision. Les télévisions prennent des retards considérables, je sais que ça fait partie du jeu. Simplement, quand on me dit que je suis libre à 12h15 voire au plus tard à 12h30 et qu'à 12h15, à l'heure où je dois être libre, je suis censé rentrer en plateau pour un enregistrement qui doit durer une petite heure, je vois bien que je n'aurai pas moins d'une heure de retard pour le rendez-vous suivant (...) Je suis juste parti pour être poli et correct avec le rendez-vous suivant".
Michel Onfray a enfin incité Eric Zemmour à retourner sa colère contre la production. Et de lui décocher une flèche en conclusion : "Eric Naulleau m'a appelé. Il a été d'une extrême courtoisie et politesse. J'ai fait savoir à Eric Zemmour quelle était ma position. Je l'ai contacté. Lui ne m'a pas répondu. Je ne sais pas qui est impoli, je ne sais pas qui est incorrect dans cette aventure."