Les politiques s'en mêlent. Alors que le CSA s'est fendu d'un communiqué pour exprimer "sa vive préoccupation" quant à la pérennité de la chaîne, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a pris la parole cet après-midi dans les colonnes du Parisien, pour la première fois.
La ministre explique ainsi au quotidien que des représentants de la SDJ d'iTELE ont été reçus "à l'initiative du ministère" ce matin alors que les journalistes de la rédaction viennent de reconduire la grève de protestation, en partie contre la présence de Jean-Marc Morandini à l'antenne, jusqu'à 20h. "C'est une question importante d'éthique et de liberté", déclare la ministre, expliquant qu'elle considère que "les médias ne sont pas des entreprises comme les autres, ils ont une responsabilité parce qu'ils ont un impact sur la société".
Audrey Azoulay rappelle également que la proposition de loi "Liberté, Indépendance et Pluralisme des Médias", qui est récemment passée en dernière lecture à l'Assemblée Nationale, a été pensée pour "renforcer les garanties apportées aux journalistes", arguant que ceux-ci "pourront faire valoir leur droit d'opposition sur la base d'une charte d'éthique obligatoire dans chaque média, avec un comité dont l'indépendance sera garantie par le CSA".
Selon elle, cette proposition de loi "est faite pour se prémunir" contre "une Trumpisation de l'information", jugeant que "c'est précisément contre cela que la rédaction d'iTELE s'insurge aujourd'hui", avant d'ajouter que les garanties d'indépendance des journalistes seront renforcées quand la loi entrera en vigueur dans quelques semaines. Si la parole de la ministre vise à renforcer la légitimité de sa proposition de loi, il n'en demeure pas moins que cette sortie condamne explicitement l'arrivée de Jean-Marc Morandini à l'antenne d'iTELE et le projet éditorial poursuivi par la direction de la chaîne.