Fin de notre journée spéciale autour de Nikos Aliagas. Dans la dernière partie, plus légère, de notre interview, l'animateur devait faire des réponses courtes et sans langue de bois. Ca n'a pas été facile...
Propos recueillis par Benoît Daragon et Charles Decant.
puremedias.com : Vous avez un compte en Suisse ? En Grèce ? A Chypre ?
Nikos Aliagas : Nulle part ! Enfin, je dois en avoir un en Grèce, pour payer l'électricité, les frais de l'appartement au village, etc. Mais je n'ai aucun compte secret. Il m'est arrivé de redéclarer en Grèce ce que j'avais touché en France. C'est ma mère, la Grecque, qui me disait : "Tu déclares tout ! Al Capone, il a fini en prison pour ses impôts, pas pour ses meurtres !" Là-dessus, je suis d'une transparence absolue.
Dans une interview à puremedias.com, Estelle Denis expliquait que vous aviez été son coach pour "Samedi soir on chante Goldman". Elle a bien suivi vos conseils ?
Estelle est quelqu'un qui a énormément d'auto-dérision. Je l'ai trouvée super courageuse, elle n'avait jamais fait un prime et elle s'est retrouvée avec Johnny. Elle est à la hauteur et elle n'est pas dupe. Elle fait son chemin.
Il y a d'autres animateurs qui auraient besoin d'un petit cours de coaching ? Matthieu Delormeau ?
C'est vous qui le dites ! Matthieu, il a fait le boulot. C'était dur pour lui de passer après une émission qui a été aussi emblématique. Je l'ai soutenu, même publiquement. C'est dur, c'est un autre métier ! Il faut le soutenir, pas lui tirer dessus.
Mais on peut être d'accord sur le fait que la "Star Academy" de NRJ 12 n'était pas au niveau. Même Nonce Paolini l'a dit récemment...
Ce n'était pas la Star Ac' que j'ai faite. C'était une autre émission, avec moins de moyens, sur NRJ 12.
C'était cheap ?
Non, je n'ai pas dit ça... ! C'était... une autre histoire. Et puis, ça ne m'appartient plus. Maintenant, ils font ce qu'ils veulent. Je me suis refusé d'être dans la nostalgie. Le mec qui dit "Oui, mais à mon époque...". Je trouve ça pathétique. Ce n'est plus mon époque. Donc il faut laisser les gens voir s'ils estiment que c'était mieux avant ou non. Ce n'est pas à moi de le dire. Et si ça revient effectivement sur une troisième chaîne, il faudra la réinventer je pense. Changer les codes et s'adapter à la réalité d'aujourd'hui. Mais la marque est forte, elle existe.
Sur Twitter, où vous êtes très actif, les programmes les plus commentés en dehors de "The Voice" sont les séries réalités comme "Les Anges de la télé-réalité". On a l'impression que c'est le renouveau de la télé.
C'est Nabilla, c'est ça ? C'est symptomatique de l'époque... Elle va vendre un peu, et puis elle fera son chemin, elle passera à autre chose. Comme les autres. C'est facile de tirer sur l'ambulance de la bimbo, mais elle fait son boulot, elle gagne en notoriété. Et puis tout le monde reprend son "Allô, non mais allô", même nous chez Canteloup ! Et dès que tu parles d'elle, ça fait du bruit sur Twitter.
Ce n'est pas difficile pour vous parfois, quand vous traitez d'actu people, d'enchaîner une interview avec Dustin Hoffman et le lendemain, de parler de Nabilla ou d'un clash sur Twitter avec Kim Kardashian, par exemple...
Il y a du jetable... Il y a à boire et à manger. Mais tu sais très bien à quoi t'en tenir : tu sais que ça va durer une semaine ou un mois, et après on passera à autre chose.
Vous disiez, pour "The Voice", ne pas tomber dans le voyeurisme en se moquant de candidats qui se planteraient. Là on se moque de choses bêtes...
Qui vous dit que ce n'est pas elle qui se moque de nous ? Parce qu'on en parle. Elle vend des photos, elle a un salaire, on parle d'elle. Elle fait les boîtes de nuit, elle doit faire des ménages. Et puis elle amuse les jeunes. Qu'est-ce que vous préférez : s'amuser 10 minutes sur internet avec Nabilla, ou ressasser les histoires des politiques qui ont leur compte en Suisse et qui se moquent de tout le monde... ? L'époque est bizarre. Ca passera.
Vous en êtes sûr ?
Je pense, oui. On reviendra à l'essentiel, à la méritocratie télévisuelle, à la transparence. A force d'avoir été très voyeurs sur tout, on ne voit plus rien. On ne voit plus ce qui est beau. On cherche l'anecdote et on n'entend plus le fond. Même en politique. Les reportages politiques tournent autour de la petite phrase, plus de la propositon, du projet... Tout est buzz. Je suis le premier à en rire et à l'utiliser, mais personne n'est dupe.