Le titre, apparu en fin d’après-midi du samedi 25 janvier sur Franceinfo, s'est attiré les foudres de la sphère politique sur les réseaux sociaux. En couvrant l'échange d'otages et de détenus entre le Hamas et Israël, la chaîne d'information en continu a affiché à l'antenne le bandeau suivant : "200 otages palestiniens retrouvent la liberté", en ouverture de son "17h-20h". Très vite, la gronde est montée sur X, où plusieurs internautes ont fait part de leur indignation concernant la terminologie utilisée, alors que l'AFP, par exemple, avait employé les mots "prisonnier" ou "détenu" au lieu d'"otage" pour qualifier les 200 personnes libérées par Israël dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre l’État hébreu et le Hamas.
Plusieurs personnalités politiques sont également montées au créneau pour signifier leur aversion. C'est notamment le cas de la députée macroniste des Français de l’étranger (incluant ceux vivant en Israël) Caroline Yadan, laquelle a notamment indiqué avoir saisi l’Arcom, le gendarme des médias, pour se saisir de cette affaire. "Ce bandeau de Franceinfo n’est pas seulement indécent, il est une injure à ce qui fait notre humanité. Abject et INACCEPTABLE", a écrit l'élue, souhaitant "qu'une sanction exemplaire soit sanctionnée". Même colère chez Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, qui dénonce ce "répugnant bandeau" et s'interroge sur qu'il se passe "au sein du service public pour diffuser de tels messages".
Trois heures après la diffusion de ce bandeau, Franceinfo a réagi en présentant ses "excuses aux téléspectateurs" sur les réseaux sociaux. "À la suite d’une erreur inadmissible, un titre totalement inapproprié concernant la situation au Proche-Orient a été brièvement diffusé dans un de nos journaux sur franceinfo canal 27. Le responsable a été suspendu", a-t-elle mentionné. Dans la soirée, la société des journalistes de la chaîne a également publié un communiqué au sujet de ce "titre inexact", évoquant de son côté "une confusion humaine dans la rédaction du texte" et disant regretter "profondément cet incident" qui "ne reflète en rien les valeurs fondamentales de [sa] rédaction".
Dans la journée du dimanche 26 janvier, la direction de France Télévisions a précisé à l’AFP que le journaliste responsable de ce titre "a été mis à pied en attendant les résultats de l’enquête interne qui est diligentée". "Les premiers éléments de celle-ci montrent une erreur humaine dans l’écriture du bandeau, et en aucun cas un acte politique ou un acte de malveillance", a ajouté une porte-parole du média, soulignant qu’à l’antenne, le journaliste avait bien parlé de "prisonniers palestiniens". Pour autant, la réponse du groupe audiovisuel public à cette polémique n'a pas fait l'unanimité et a notamment suscité à son tour l’ire de plusieurs élus membre de La France insoumise, fervents défenseurs de la cause palestinienne. L’eurodéputée Rima Hassan a dénoncé la "pression du lobby pro israélien en France" quand sa collègue Ersilia Soudais a accusé la chaîne "d’empêcher (ses) journalistes de faire leur travail".