Victoire pour la rédaction d'Edwy Plenel. Ce vendredi, selon un article du site d'investigation, "Mediapart" a remporté le procès intenté par les ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. Les deux membres du gouvernement avaient déposé plainte pour diffamation contre le site d'infos après la publication d'un article en août 2017 expliquant qu'ils avaient loué, pour leurs vacances en Corse, la villa d'un repris de justice.
"C'est un revers pour le ministre de l'Intérieur et le ministre des Outre-mer. Le tribunal de Paris a relaxé 'Mediapart' et la journaliste Hélène Constanty", se félicite la rédaction. Et d'ajouter : "C'est une information. Simple. Factuelle. Reconnue comme telle par la justice (...) Notre article n'était pas diffamatoire. En d'autres termes que notre enquête était légitime".
Par ailleurs, "Mediapart" souligne que "c'est un revers cuisant pour le gouvernement", "un de plus face à 'Mediapart'". "Qu'ils soient ministres, membres de cabinets ou députés, plusieurs ont annoncé depuis l'élection d'Emmanuel Macron que nos informations étaient fausses, erronées, orientées. Plusieurs ont déposé plainte, sans jamais obtenir gain de cause devant la justice", note le site, rappelant ne pas être "au-dessus des lois" et "répondre devant les tribunaux de tout ce qu'(ils) écrivent". "Force est de constater, qu'aucune de nos informations publiées sur le pouvoir en place ne s'est révélée inexacte", précise la rédaction de "Mediapart".
La rédaction du titre de presse numérique salue ironiquement "la clairvoyance" de Gérald Darmanin de ne pas l'avoir attaquée "lors des révélations sur la façon dont il s'est servi de ses postes passés pour s'attirer des faveurs sexuelles". "C'est autrement qu'il s'en prend à 'Mediapart' et à la presse en général en s'attaquant personnellement à certains journalistes ou en les restreignant dans leur diffusion des images de violences policières", ajoute l'article sur le procès perdu des ministres.
Et de conclure : "Nous ne publions que des informations dont nous sommes à 100 % certains, sans laisser la moindre place à l'incertitude. Nous ne savons trop que nos ennemis scrutent chacune de nos virgules, guettent le moindre faux pas, et se serviraient de n'importe quelle erreur pour tenter de discréditer l'ensemble de nos investigations".