Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour "incitation à la haine raciale" après les récents propos de Dieudonné visant Patrick Cohen. Elle fait suite aux images diffusées le 19 décembre dernier dans "Complément d'Enquête" sur France 2. Au cours d'une séquence filmée en caméra cachée durant l'un des spectacles de l'humoriste, on pouvait entendre Dieudonné s'en prendre sur scène au matinalier de France Inter. "Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire sa valise. Moi, tu vois, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, j'me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage" avait-il lancé.
Le lendemain de la diffusion du reportage, Radio France avait tenu à apporter publiquement son soutien à Patrick Cohen. L'avocat Richard Malka, conseil de Radio France, avait ainsi dénoncé dans le Monde des propos "invraisemblables en 2013" et avait promis de "signaler au procureur de Paris l'existence de ces 'propos ignobles'". Les magistrats ont visiblement entendu son appel.
Depuis trois jours, Dieudonné fait la Une de l'actualité en France. Vendredi, le ministère de l'Intérieur a condamné dans un communiqué "les propos racistes et antisémites de Dieudonné M'Bala M'Bala". Il a également annoncé "étudier de manière approfondie toutes les voies juridiques permettant d'interdire les réunions publiques" de l'humoriste. Le lendemain, Manuel Valls a confirmé dans Le Parisien / Aujourd'hui en France son intention de tout faire pour parvenir à l'interdiction des spectacles de Dieudonné.
La polémique a été relancée samedi après-midi par Nicolas Anelka qui, lors d'un match en Angleterre, a célébré l'un de ses buts en effectuant "une quenelle", le geste polémique inventé par Dieudonné. Le joueur a dimanche dit assumer "totalement" son geste via son compte Twitter. Il a évoqué "une dédicace à Dieudonné" et nié, toujours sur Twitter, tout antisémitisme ou racisme dans son geste. "Je demanderai donc aux gens de ne pas se faire duper par les médias" a-t-il également mis en garde.