C'est devenu un rituel. Tous les ans, juste après les vacances de Noël, M6 convie les journalistes à venir découvrir la nouvelle saison de "Top Chef". Ce matin, la presse était donc au rendez-vous à l'Alcazar à Paris pour retrouver Stéphane Rotenberg, les chefs Arabian, Constan, Marx et Piège, ainsi que l'équipe de production et Bibiane Godefroy, directrice des programmes de la chaîne, mais surtout pour découvrir les premières images de cette saison 4 très attendue. Car l'an dernier, malgré une finale qui a déçu par son mécanisme, on ne s'est pas ennuyé et les téléspectateurs n'avaient jamais été si nombreux : ils étaient 400.000 de plus que pour la saison 2, et 700.000 de plus que pour la saison 1. L'émission s'est même imposée lors de notre opération TV Notes 2012.
L'attente est importante, donc, et les premières images sont très prometteuses. Ce matin, M6 a présenté à la presse le début du premier épisode : pré-générique, générique mais surtout, l'intégralité de la première épreuve - à l'exception du nom du candidat éliminé, au grand dam des journalistes, comme chaque année. Cette année, le mot d'ordre est clair : rapprocher l'émission du public. En gros, en ces temps de crise, "Top Chef" a pour mission de mettre en avant des produits simples, du quotidien, des produits pas chers avec lesquels les candidats vont devoir faire rêver. Par exemple, les cuisiniers vont devoir réaliser, pour une épreuve, un menu entier à partir d'épluchures diverses et variées ! Le but : être le plus créatif possible. Cet état d'esprit se résume dans la phrase d'introduction que répète Stéphane Rotenberg en début d'émission : "la grande cuisine n'a jamais été aussi proche de vous".
Au dela de ce positionnement qui ne changera finalement pas grand-chose à l'intérêt de la compétition, c'est évidemment le casting qui fera tout, comme chaque année. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que TF1 s'est autant cassé les dents avec "Masterchef", qui ne peut pas caster ses candidats. Ici, la production et la chaîne ont tout le loisir de composer le casting idéal, même s'il était hors de question de partir à la recherche du digne héritier de Norbert. "La première qu'on s'est dite, c'est qu'on ne voulait pas de nouveau Norbert. Ca ne servirait pas le programme", a ainsi expliqué le producteur de l'émission ce matin. Le casting, lui, a eu pour but, comme chaque année, de mélanger les générations - de 21 à 34 ans - et les univers, entre les autodidactes, ceux qui travaillent dans des palaces ou qui ont leur propre restaurant, mais aussi mélanger les caractères, certains introvertis et d'autres plus "hauts en couleurs", comme l'a expliqué Stéphane Rotenberg.
Le casting est donc le coeur du programme, ce qui en fera le succès ou l'échec. Et une fois encore, il semble que les équipes aient assuré. Certes, on n'a vraiment rencontré que huit des seize candidats ce matin, mais ils sont déjà plus attachants que ceux de "Masterchef" après trois mois d'émission. Les caractères sont assurés pour certains, au risque peut-être d'agacer au bout de quelques semaines, mais pour ce premier épisode, on rit, on est ému - déjà ! - et on découvre avec plaisir Latifa, qui n'a pas sa langue dans sa poche, mais surtout Julien, "chef pour milliardaire" qui a déjà cuisiné pour Tom Cruise et Puff Daddy. "Et justement, c'était pas une mission impossible", ose-t-il, avant de s'imaginer "Mon plat, Tom Cruise dirait qu'il est fancy, amusant !". Etienne est plus réservé mais aussi attachant, et on n'a pas de mal à s'imaginer suivre ces candidats pendant trois mois.
Outre ces candidats, plus nombreux que les années précédentes, on a aussi découvert ce matin que l'émission se délocaliserait notamment en Norvège, où les Top Chefs potentiels iront pêcher leur propre saumon, qu'ils cuisineraient au théâtre pour Pierre Palmade et Michèle Laroque, pour des nageurs de l'équipe de France dont Florent et Laure Manaudou, chez Michou ou encore au Stade de France et surtout, chez Paul Bocuse ! Des "gadgets", comme chaque année, mais qui promettent des épisodes variés et plutôt amusants.
Enfin, la vraie nouveauté de cette année est l'arrivée de défis pendant les épreuves. Ainsi, dans le premier épisode, alors que les huit candidats cuisinent dans les allées d'un supermarché, ils sont interrompus par groupe de quatre par Cyril Lignac : les premiers doivent cuisiner en 20 minutes une mignardise, les autres un oeuf mollet frit. Le candidat qui s'en sort le mieux est immédiatement qualifié pour la suite et ne doit pas reprendre l'épreuve "principale". De quoi allonger la durée des épreuves de manière artificielle et s'assurer que la part d'audience grimpera bien au maximum avec une émission qui finira autour de minuit. Ca casse le rythme et complexifie un peu la narration, en plus.
Stéphane Rotenberg, lui, avance une explication plus pragmatique : "C'est une astuce utilisée très souvent pour des questions pratiques : les candidats sont très nombreux au départ. Pour raccourcir les dégustations, notamment, on diminue le nombre de candidats au cours de l'épreuve", a expliqué l'animateur. Un stratagème qui sera utilisé pendant une bonne partie de l'aventure mais qui disparaîtra à l'approche des phases finales. Pour l'instant, on est un peu dubitatif mais à l'exception de cette nouveauté pas franchement nécessaire - mais qui ajoute, il est vrai, un peu plus de suspense -, la saison 4 de "Top Chef" s'annonce à la hauteur des trois précédentes.