"Je t'aime... moi non plus". Le match par médias interposés se poursuit entre TF1 et les actionnaires du groupe "Le Monde". Depuis plusieurs semaines, ces derniers font part dans la presse de leur intérêt pour le rachat de LCI, menacé par un plan social radical. Le groupe TF1, qui n'a pas apprécié que "Le Monde" déclare sa flamme pour sa chaîne info dans la presse trois jours avant la décision du CSA de juillet dernier, fait pour sa part la sourde oreille.
Hier sur BFM Business, Louis Dreyfus, le président du directoire du "Monde" avait pourtant de nouveau souligné l'envie de son groupe d'engager des discussions sérieuses avec TF1 pour la reprise de LCI. Il avait même précisé à cette occasion que ses actionnaires venaient d'envoyer le jour-même une offre formelle de reprise à Nonce Paolini, le PDG de la Une. Louis Dreyfus avait aussi annoncé que ce projet de reprise prévoyait de conserver l'ensemble des salariés de LCI.
Dès hier soir, le groupe TF1 a publié un communiqué dans lequel il a répondu très fermement aux actionnaires du "Monde". La chaîne privée a ainsi tenu à informer ses collaborateurs (et la presse) que les déclarations de Louis Dreyfus sur BFM Business étaient "inexactes". Et le groupe audiovisuel de préciser : "La lettre reçue ne contient aucune offre formelle et aucun engagement de reprise des salariés de LCI et se contente d'inviter TF1 à entrer en pourparlers pour un hypothétique projet de rachat".
Pour TF1, il ne s'agit que d'un nouvel "écran de fumée" qui "ne doit tromper personne", car il "intervient à trois jours d'une audience de référé devant le Conseil d'Etat, comme les précédentes déclarations publiques de Mr Dreyfus qui étaient opportunément intervenues 3 jours avant l'audition de LCI devant le CSA". La plus haute juridiction administrative française devrait statuer la semaine prochaine sur la régularité de la décision du CSA de juillet dernier refusant à LCI le passage sur la TNT gratuite.