L'industriel s'est éteint. Comme le rapporte BFMTV, Serge Dassault est décédé à l'âge de 93 ans au siège du groupe Dassault aviation dont il était le président depuis la mort de son père Marcel Dassault. Après un malaise cardiaque, les secours sont intervenus mais ne sont pas parvenus à le ranimer. Depuis 2004, la 4e fortune française était le propriétaire du groupe "Le Figaro", qui publie l'un des quotidiens les plus lues de l'hexagone. Le milliardaire a bâti une grande partie de son empire grâce à ses activités dans l'aéronautique et dans l'armement, via sa société Dassault Aviation, qu'il a présidée de 1987 à 2014, remplacé à la tête du groupe par Charles Edelstenne.
Proche du clan Chirac, il obtient son premier mandat d'élu à Corbeil-Essonnes aux élections municipales en 1983 avec une liste de droite. Il est ensuite élu conseiller régional d'Ile-de-France en 1986, avant de rejoindre le RPR. Il reste à la région jusqu'en 1995. En parallèle, il rejoint le conseil général de l'Essonne en 1988. Deux ans plus tard, les habitants de la ville de Corbeil-Essonnes l'élisent maire en 1995, un mandat qu'il garde jusqu'en 2009. Puis, en 2004, il devient sénateur français sous l'étiquette UMP - puis LR.
Le patron de presse a également défrayé la chronique à travers de nombreuses affaires judiciaires. Sa première condamnation remonte à 1991 pour entrave au fonctionnement du comité d'entreprise, avec 20.000 francs d'amende et 30.000 francs de dommages et intérêts à verser à la section CGT de son entreprise d'aéronautique. En 1998, Serge Dassault est condamné en Belgique à deux ans de prison avec sursis pour corruption active dans le cadre de l'affare Agusta.
En 2010, le Tracfin, organisme du ministère de l'Economie et des Finances, pointe du doigt des mouvements de fonds suspects lors des élections municipales à Corbeil-Essonnes en 2008, qui sera d'ailleurs annulée en 2009 par le Conseil d'Etat pour dons d'argent. L'industriel a été mis en examen en 2014 par les juges d'instruction du pôle financier pour "achat de votes", "complicité de financement illicite de campagne électorale" et "financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé". Après une condamnation en février 2017 à 5 ans d'inéligibilité et 2 millions d'euros d'amende, il devait être jugé la semaine prochaine en appel pour blanchiment de fraude fiscale.