Nicolas Canteloup avait refusé de présenter ses excuses après son sketch "ignoble" sur le génocide au Rwanda. Denis Olivennes, son patron à Europe 1, le soutient. "J'ai été choqué par cette intervention du CRAN, explique-t-il dans une interview à "Médias le magazine" diffusée ce week-end sur France 5. Nicolas Canteloup ne nie pas le génocide rwandais, ni même son horreur. Il le met en lumière, avec son arme à lui qui est l'humour".
Faisant le parallèle avec Dieudonné, Denis Olivennes rappelle qu'il n'y a "aucune ambiguïté" avec "cet humoriste pur" d'Europe 1, (qui) "n'a jamais manifesté aucune forme de racisme, aucun engagement politique". Le patron de la station a par ailleurs rappelé qu'Europe 1 avait élé la seule radio à consacrer une heure au génocide rwandais, dans l'émission de Nicolas Poincaré. Cette attaque du Conseil Représentatif des Associations Noires, qui l'a "bessé", est donc pour lui "complètement injuste".
Il y a une semaine, imitant Julien Courbet, Nicolas Canteloup s'adressait dans sa "Revue de presque" sur Europe 1 à un certain M. Hutu qui avait un "conflit de voisinage" (la spécialité de l'animateur de RTL) avec M. Tutsi. "Vous avez découpé, macheté et carpaccioté sa famille, alors qu'apparemment il n'en avait pas exprimé le désir (...) Vous lui auriez également découpé les bras bien dégagés au dessus des coudes, il a d'ailleurs eu le plus grand mal à vous écrire, du coup, avec les conséquences désagréables qu'on imagine, perte d'une montre de famille, impossibilité désormais de faire du stop".
Un sketch jugé "ignoble" par le CRAN, indigné de voir qu'il n'avait suscité "aucune réaction" en studio. "Quand il s'agit des Noirs, à l'évidence, on peut tout se permettre, dénonçait Louis-Georges Tin, président de l'association. Mais il est temps que cela cesse. Ce soi-disant humour masque mal une forme extrême de mépris et d'abjection. Devant le crime contre l'humanité, esclavage, Shoah, Rwanda, on ne rit pas, on fait silence".
Le CRAN a saisi le CSA, une rencontre est prévue aujourd'hui, 14 février. Objectif : obtenir la rédaction d'un "code de déontologie" concernant la représentation des crimes contre l'humanité. "Depuis quelques mois, de nombreux sketches indignes ont pollué le paysage audiovisuel (un sketch sur Canal+, NDLR), et ce mouvement de banalisation du mal ne cesse de s'amplifier, ce qui est extrêmement préoccupant".