Une humoriste qui demande la démission d'une ministre de la République. Cela n'a rien de banal et c'est à lire dans Libération ce matin. Sophia Aram, après son clash avec Nadine Morano mardi dernier sur les ondes de France Inter, demande sa démission dans une tribune intitulée : "Humoriste, un job pas toujours facile". Elle accuse la ministre de l'apprentissage et de la formation professionnelle d'avoir menti à propos des excuses supposément adressées par Philippe Val.
"Comment imaginer que Philippe Val, avec qui je venais d'échanger sur la difficulté de conclure sur l'erreur de jugement de Carlier sans écorcher l'objet de son erreur, soit aussi prompt à me désavouer ? Jamais personne ne m'a invitée à retenir mes coups. Mises à part les atteintes au physique, ma liberté à l'antenne est totale et le soutien de mes collègues sans faille" écrit-elle. Quelques heures après son clash avec Sophia Aram, Nadine Morano avait assuré sur France 5 que le patron d'Inter lui avait présenté ses excuses suite aux propos "vulgaires et indécents" de son humoriste.
"L'annonce de Morano me surprend. S'excuser pour si peu, ça ressemblerait à un désaveu assez cinglant pour que je laisse la place sur la Matinale. Et puis, j'attends. Une intuition. Serait-elle menteuse ? Je veux dire en plus du reste" lance Sophia Aram dans Libé. Car pour elle, il n'y a aucun doute, son patron dit la vérité et la ministre ment. Une "conviction" dit-elle. Elle en profite donc pour demander sa démission.
"J'aimerais me hisser au niveau d'ampleur que Nadine Morano a voulu donner à cette tempête dans un verre d'eau tiède en montant à mon tour sur ma caisse en bois pour demander solennellement la démission de Nadine Morano du gouvernement. Qu'elle se reconvertisse au Théâtre des Deux Anes, ou qu'elle ouvre une pizzeria, mais qu'elle démissionne !" écrit l'humoriste. Contactée par puremedias.com, Nadine Morano ne souhaite pas répondre à cet appel.
Sophia Aram persiste et signe par ailleurs, elle trouve Nadine Morano "vulgaire". Après avoir raconté une (drôle) d'anecdocte à propos de l'arrivée de Bernard Guetta dans les studios d'Inter elle conclut : "La vulgarité, c'est aussi une catégorie politique. Par exemple, faire croire que l'on peut définir politiquement ce qui relève ou non de l'identité nationale, je trouve ça vulgaire. Organiser un débat sur la laïcité, c'est noble, le réduire à l'islam, je trouve ça vulgaire. Se moquer de DSK, c'est souhaitable, mais symboliser son foutre par de la béchamel, c'est immonde. Ce que je pense, mais cela n'engage que moi, c'est qu'on a tout à fait le droit de considérer que Nadine Morano est une fille formidable et populaire mais que j'ai aussi celui de la trouver vulgaire."