Le tweet lâché hier soir par un journaliste du Parisien a fait l'effet d'une petite bombe. Philippe Val, patron de France Inter, aurait appelé Nadine Morano pour s'excuser après son clash le matin même avec Sophia Aram sur les ondes de la radio publique. Invitée quelques instants plus tard de l'émission "C a vous " sur France 5, la ministre de l'Apprentissage en remet une couche, confirmant les informations de notre confrère.
"J'ai eu un appel de Philippe Val, qui s'est excusé en me disant que les propos qui avaient été tenus par cette personne qui travaille sur le service public étaient des propos vulgaires et indécents à l'égard d'un ministre de la République et qu'il était très en colère" affirme-t-elle. Elle indique par ailleurs que des appels auraient été reçus à France Inter pour dénoncer la chronique de Sophia Aram. Stupeur visible de Patrick Cohen, qui avait assisté au clash quelques heures plus tôt. Il apporte alors un soutien indéfectible à l'humoriste de sa matinale : "Sur le service public, la liberté des humoristes continuera d'être entière, je peux vous l'assurer et rien ne sera interdit à l'avenir pour les chroniques de Sophia Aram !". Mardi matin, elle avait cité pour conclure le portrait de Nadine Morano le livre que Guy Carlier a consacré à la ministre : "Il se laisse distraire par ses troubles émotionnels au point de confondre populaire et vulgaire." Nadine Morano a une nouvelle fois confirmé les excuses de Philippe Val sur BFM TV jeudi matin.
Si l'appel de Philippe Val auprès de la ministre ne fait aucun doute, c'est son objet qui crée la polémique. Le patron de la radio publique s'est-il désolidarisé de sa chroniqueuse en présentant des excuses à la ministre ? La direction d'Inter dément auprès de nos confrères de Libération ce matin : "Philippe Val a appelé Nadine Morano parce qu'il y a eu un incident d'antenne, mais il n'y a jamais eu d'excuses." Excuses ou pas, cet appel du patron de la station à un ministre ne manquera pas de créer un malaise, les syndicats demanderont probablement une clarification. Et Stéphane Guillon, qui a toujours dénoncé la proximité avec le pouvoir de ses ex-patrons qui l'ont viré vient de trouver un excellent argument de vente pour son livre sur les coulisses de France Inter attendu dans les prochaines semaines.