La télé-réalité est-elle sur le point de disparaître après la mort de Gérald Babin, candidat de "Koh-Lanta", et le suicide du médecin du jeu d'aventure de TF1 ? Depuis hier, plusieurs observateurs s'interrogent à ce sujet. Invitée de Bruce Toussaint ce matin sur Europe 1, Françoise Laborde, membre du CSA, s'est exprimée sur l'avenir des émissions de télé-réalité et sur de nouvelles règles qui pourraient être mises en place.
Ainsi, pour Françoise Laborde, les deux tragiques événements survenus ces derniers jours "posent un certain nombre de questions sur ces émissions qui mettent en scène des hommes et des femmes de la rue, qui ne sont pas toujours prêts à vivre ce séisme que peut représenter ce genre de télévision". Bien qu'elle se refuse à évoquer un arrêt de la télé-réalité ou même de "Koh-Lanta", la journaliste admet qu'il y aura un avant et un après.
"Personne n'est prêt à vivre un séisme médiatique de l'ampleur de ce que représentent ces émissions de télé-réalité (...) Ces émissions, d'une manière générale, ont tendance à broyer les gens" affirme Françoise Laborde. Résultat : depuis plusieurs mois, le CSA réfléchit à encadrer d'une meilleure manière les programmes de télé-réalité, une réflexion qui s'est accélérée avec la disparition de Gérald Babin.
"Il y a un an, on avait pris un certain nombre de préconisations qui étaient notamment des recommandations pour tenir compte de l'accompagnement psychologique des candidats qui doit absolument être fait, le suivi après, le fait pour tout le monde d'avoir recours au CSA..." explique Françoise Laborde qui veut désormais aller "plus loin sur le suivi psychologique" des candidats et des équipes présentes sur les tournages.
"On va réfléchir à de nouvelles signalétiques. Il y a l'article 1 d'une recommandation du CSA de 2005 qui interdit toute violence à la télévision entre 6h et 22h. C'est un article qui est assez peu utilisé. Peut-être qu'on va le réutiliser, c'est une des réflexions que nous avons en cours" poursuit Françoise Laborde, qui ajoute pouvoir prendre une recommandation qui a force de loi.
"Ca s'impose aux éditeurs de télévision et on pourrait imposer de faire appel à un psychologue qui soit présent en permanence pendant le tournage et après le tournage" souligne-t-elle. "Certaines émissions pourraient relever du -12 et pourraient ne plus être diffusées après 20h30" termine Françoise Laborde, qui rencontrera l'ensemble des éditeurs de télévision française dans les prochaines semaines.