Une légende du journalisme disparaît. Tom Wolfe est décédé lundi 14 mai à l'âge de 87 ans à New York, a annoncé son agent au "New York Times" aujourd'hui. Né le 2 mars 1931 à Richmond, en Virginie, le journaliste et romancier américain avait commencé sa carrière en tant que reporter au "Springfield Union" dans le Massachusetts. C'est à New York, à partir des années 1960, qu'il acquiert sa notoriété en travaillant pour plusieurs quotidiens et magazines, dont le célèbre "Esquire".
Durant ces années, Tom Wolfe a notamment contribué à populariser ce qu'il a lui même qualifié de "nouveau journalisme" ("New Journalism"). Il s'agissait d'une nouvelle manière d'écrire les articles de presse, l'écriture du journaliste se rapprochant alors davantage de la littérature, dans la forme et le style, bien que le sujet traité soit bien réel. L'un des procédés fréquemment utilisés était le récit à la première personne, le journaliste devenant alors le narrateur et n'hésitant pas à donner ses impressions subjectives. Tom Wolfe n'était à l'époque pas le seul représentant de cette nouvelle école journalistique puisque des plumes aussi prestigieuses que Truman Capote, Joan Didion ou encore Hunter S. Thompson ont elles aussi contribué à l'essor de ce New Journalism.
Outre ses articles de presse, Tom Wolfe a également écrit plusieurs ouvrages à la frontière entre le journalisme et la fiction, à l'image de "Acid Test" (1968). Son premier véritable roman, "Le Bûcher des vanités" "(Bonfire of vanities"), paru en 1987 et décrivant les affres de Wall Street, est devenu un best-seller mondial. Tom Wolfe a publié plusieurs autres romans par la suite dont "Un homme, un vrai" (1998) ou "Moi, Charlotte Simmons" (2004).