Fin juillet, la nouvelle direction du magazine Newsweek annonçait l'arrêt prochain de la parution du titre papier, qui ne sera désormais disponible que sur internet. Un tournant majeur envisagé par de nombreux magazines américains pour faire face à la chute drastique des ventes en kiosque. Selon les chiffres publiés mardi par l'Audit Bureau of Circulation (ABC), l'équivalent de l'OJD aux États-Unis, les ventes en kiosque des magazines ont en effet chuté, sur les six premiers mois de l'année, de 9,6% pour atteindre les 26,4 millions d'exemplaires. Sur cinq ans, le chiffre est en baisse de 44%, rapporte Le Figaro.
Qu'ils s'agissent de féminins comme Cosmopolitan, dont les ventes ont baissé de 15,5% depuis le mois de janvier, de la presse people à l'instar de People (-18,6%) ou d'US Weekly (-11,4%) ou de la presse économique avec The Economist (-20%), l'ensemble des grands magazines américains est touché par la crise. Afin de rebooster leurs ventes, de nombreux titres ont été contraints de proposer des offres d'abonnement à prix bradés. Alors que les abonnements représentent en moyenne 87% des ventes totales, l'éditeur Conde Nast a par exemple vu ses ventes totales augmenter de 0,5% alors que ses ventes en kiosque ont chuté de 12,1%.
Mais la principale solution développée par les rédactions américaines est la diffusion numérique de leurs titres. Sur internet, la diffusion des 258 premiers titres bimédias outre-Atlantique a en effet continué de progresser sur les six premiers mois de l'année et représente désormais 1,7% des ventes totales soit 5,4 millions d'exemplaires contre 2 millions à la fin du premier semestre 2011. Ce tournant vers le numérique est depuis longtemps opéré par les grands quotidiens du pays, à l'instar du New York Times dont les ventes online ont atteint les 807.000 exemplaires quotidiens entre septembre 2011 et mars 2012, contre 780.000 exemplaires vendus en édition papier.