Divorce à l'italienne. Vivendi et Mediaset ne sont finalement pas parvenus à se rabibocher, comme le rapporte Le Monde. Après plusieurs semaines de discussion, les deux ex-futurs mariés ont officialisé leur séparation dans la presse avant-hier. "Notre différend se résoudra à la barre du tribunal", a annoncé Médiaset dans un communiqué.
Le groupe transalpin répondait ainsi au communiqué de Vivendi publié un peu plus tôt dans la journée. "Vivendi se considère aujourd'hui libéré de sa volonté de privilégier une solution amicale et se réserve le droit de mener toute action visant à défendre ses intérêts et ceux de ses actionnaires", menaçait le groupe de Vincent Bolloré.
Les négociations menées par les deux groupes depuis l'été ont donc échoué. Le 26 juillet, Vivendi avait dénoncé son mariage avec Médiaset conclu pourtant trois mois plus tôt seulement. Cet accord devait amener à l'acquisition par Vivendi de 100% du bouquet payant italien de la firme, Mediaset Premium. Il s'accompagnait d'un échange de participation de 3,5% entre Vivendi et la maison mère, Médiaset. Après avoir finalement jugé invraisemblables les projections faites par Mediaset concernant son bouquet payant, le groupe Vivendi avait choisi de dénoncer le deal initial pour en proposer un autre : maintenir l'échange de participation de 3,5% mais racheter seulement 20% de Mediaset Premium tout en montant à 15% dans Mediaset sur trois ans.
Refus net de la famille Berlusconi, propriétaire du groupe, qui a décidé de se tourner vers la justice, estimant que les raisons invoquées par Vivendi pour dénoncer l'accord étaient fallacieuses. Le groupe italien a ainsi décidé dès cet été d'assigner Vivendi et veut visiblement aller vite. Sur la recommandation de son conseil d'administration, Mediaset a ainsi activé la "procédure d'urgence" prévue dans l'accord et qui lui permet d'accélérer la procédure judiciaire en cours. Les deux groupes devraient ainsi se retrouver le 8 novembre prochain devant un tribunal de Milan. En attendant, Mediaset a demandé la mise sous séquestre de 3,5% du capital de Vivendi, soit la part qu'il devait initialement acquérir.