Le ton monte un peu plus entre Vivendi et Médiaset. Dans une interview aux Echos, le directeur financier du groupe média italien, Marco Giordani, revient sur le revirement de Vivendi concernant son projet de prise de contrôle de Médiaset Premium, le bouquet de télévision payante italien de l'empire Berlusconi. Après l'annonce d'un accord en avril dernier portant sur une prise de contrôle à 100% de Mediaset Premium en échange de 3,5% du capital de Vivendi, le géant français des contenus a fait savoir cette semaine dans un communiqué qu'il revenait sur ce dernier après avoir découvert des "différends significatifs dans l'analyse des résultats" de Mediaset Premium.
Dans la foulée, Vivendi a proposé à Mediaset de maintenir l'échange de participation de 3,5% entre les deux entreprises mais au lieu de prendre 100% de Mediaset Premium, de désormais racheter seulement 20% de la télévision payante, et de monter à environ 15% dans Mediaset sur trois ans, à travers une obligation convertible.
Inacceptable pour Médiaset qui a rejeté officiellement cette proposition hier lors d'un conseil d'administration. "Ce n'est pas concevable. On a vendu une maison à un partenaire. Il nous dit maintenant on ne prend pas la maison, mais on veut la voiture", ironise aujourd'hui dans Les Echos, Marco Giordani, directeur financier de Médiaset.
Selon ce dernier, l'argument avancé par Vivendi concernant la découverte de comptes plus dégradés que prévus chez Médiaset ne tient pas la route. "Les comptes de Premium au premier semestre 2016 sont même meilleurs qu'initialement approuvés dans les prévisions du conseil d'administration. La question des comptes ne peut pas être un motif valable. Vivendi les connaissait", explique-t-il.
Le cadre italien n'hésite pas à menacer Vivendi de porter l'affaire devant la justice. "Nous avons négocié avec Vivendi depuis le début du mois de janvier et nous avons signé un accord contraignant en avril. Nous nous en tenons aux termes de ce contrat qui doit être honoré. Nous sommes très surpris par ce comportement inhabituel. Ce n'est pas concevable entre deux partenaires qui ont la réputation de nos deux groupes. Vivendi n'a été contraint à rien. Il pouvait attendre ou ne pas signer ce contrat. Il doit le respecter, sinon le recours à la justice est inéluctable", a fait savoir Marco Giordani.
Le ton se fait désormais également menaçant du côté du Français. "Vivendi se réserve le droit de poursuivre le groupe italien Mediaset pour propos diffamatoires", a ainsi déclaré jeudi un porte-parole du groupe de médias à Reuters. Ambiance.