Le bras de fer continue entre TF1, propriétaire de LCI et Xavier Niel, candidat au rachat de la chaîne avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse. Interrogé ce matin sur Europe 1 par Thomas Sotto, le patron de Free n'a pas dit quel montant il était prêt à mettre sur la table pour s'offrir la chaîne. Mais il a dénoncé l'attitude de la Une à son égard.
"On voit un média dans lequel son actionnaire dit qu'il va disparaître. On souhaite reprendre et sauver ce média, on souhaite que les portes nous soient ouvertes, a-t-il expliqué. Vous ne pouvez pas racheter un média sans en avoir les chiffres. A TF1, ils sont dans un sujet politique".
Depuis plusieurs semaines, les actionnaires du journal "Le Monde" et de "L'Obs" font part dans la presse de leur intérêt pour le rachat de LCI, menacé par un plan social radical. Le groupe TF1, qui n'a pas apprécié que "Le Monde" déclare sa flamme pour sa chaîne info dans la presse trois jours avant la décision du CSA de juillet dernier, fait pour sa part la sourde oreille.
Sur BFM Business il y a quelques jours, Louis Dreyfus, le président du directoire du "Monde" avait lui aussi souligné l'envie de son groupe d'engager des discussions sérieuses avec TF1, précisant qu'une offre formelle de reprise avait été envoyée Nonce Paolini, le PDG de la Une.
Le lendemain, le groupe TF1 avait répondu très fermement aux actionnaires du "Monde", qualifiant les informations de Louis Dreyfus d'"inexactes". Et le groupe audiovisuel de préciser : "La lettre reçue ne contient aucune offre formelle et aucun engagement de reprise des salariés de LCI et se contente d'inviter TF1 à entrer en pourparlers pour un hypothétique projet de rachat". La Une dénonçait un "écran de fumée" qui "ne doit tromper personne", car il intervenait juste avant le référé de TF1 devant le Conseil d'Etat pour obtenir l'annulation de la décision du CSA. La plus haute juridiction administrative française devrait statuer dans les prochains jours.