Petit règlement de comptes en plateau. Jeudi soir sur France 5 dans "C à vous", Anne-Elisabeth Lemoine recevait le professeur Philippe Juvin, à l'occasion de la sortie de son essai, "Je ne tromperai jamais leur confiance", dans lequel il revient à travers un journal de bord tenu au jour le jour début 2020 sur la gestion de la crise sanitaire en France. Et où il se montre pour le moins critique sur la manière dont le gouvernement a géré ce dossier. A ses côtés, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a été invité à réagir à ces écrits.
L'occasion pour le trentenaire de relever un certain nombre de contradictions chez celui qui est le chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou à Paris et le maire de La Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine. "J'ai trouvé ça très violent. Vous accusez l'Etat, le gouvernement, de mensonges", a débuté le trentenaire avant ce citer de nombreux exemples. "Le 28 février, vous écrivez 'Nous ne testons pas suffisamment. Nous avançons comme des somnambules. Et sur LCI, le 6 mars, une semaine plus tard, vous dites 'Pour les formes bénignes, ce n'est pas utile de faire des tests'". Ou encore : "Sur le confinement, vous écrivez le 3 mars : 'Le confinement est efficace, je pense qu'il faut confiner, je le dis publiquement'. Trois jours plus tard, sur LCI, vous déclariez qu'on ne peut pas confiner des villes entières".
Ce qui a amené Gabriel Attal à poser cette question rhétorique : "Est-ce-que vous dites la vérité dans ce livre et à ce moment-là, ça veut dire que vous ne disiez pas la vérité sur les plateaux de télévision ? Ou est-ce-que vous disiez la vérité sur les plateaux de télévision et à ce moment-là, ça veut dire que vous avez un peu réécrit l'Histoire dans votre livre ? On est tous capables de dire qu'on a gagné au Loto une fois que le tirage a eu lieu".
Dans sa réponse, le professeur Philippe Juvin a filé la métaphore historique. "ll y a deux descriptions de la bataille de Waterloo dans la littérature française. Il y a celle de Victor Hugo, qui regarde de haut et comprend tout parce qu'il est loin. Et puis il y a celle de Stendhal, son héros est sur le champ de bataille. Il va aller d'un bout à l'autre de la campagne pendant une journée. A la fin, il ne sait pas s'il y a eu une bataille, qui a gagné", a-il souligné.
Il a enfin répondu de manière plus concrète sur les reproches de Gabriel Attal. "Je pense qu'il y a eu des mensonges, pardon, je pense qu'il y a eu des insuffisances, pardon. Je pense que l'affaire a été très compliquée à gérer et je pense que c'est une expérience dont il faut qu'on tire des leçons. Mais il faut cesser de penser que tout a été bien fait". Et Philippe Juvin de porter l'estocade en rappelant l'actualité du moment : "Ce qui s'est passé avec la vaccination il y a quelques jours est le témoin que parfois, on a l'impression que, non, les leçons ne sont pas tirées". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.