Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel n'ont pas fini de faire couler de l'encre. Dimanche soir, sur BFMTV, devant un auditoire de 3,8 millions de personnes, les deux journalistes ont mené une interview pour le moins atypique et très critiquée d'Emmanuel Macron. Hier, à 17h45, les équipes de "C dans l'air", l'émission de débat quotidienne animée par Caroline Roux sur France 5, ont choisi de revenir sur cet entretien hors-norme du chef de l'État. Bien leur a pris puisque l'émission, intitulée "Macron et les tontons flingueurs", a rassemblé 1,57 million de téléspectateurs, de 17h45 à 18h50, selon Médiamétrie, soit 14,4% de PDA, ce qui constitue un record de saison sur cet indicateur.
Pour débattre de cette entrevue, Caroline Roux avait réuni autour de la table Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du "Figaro", Catherine Nay, éditorialiste politique sur Europe 1, Claude Weill, éditorialiste politique à "Nice-Matin" et Brice Teinturier, directeur général délégué d'IPSOS. "(Cet entretien), c'était du jamais vu mais ce n'est pas pour ça que c'était bien" a débuté Yves Thréard. "On nous avait dit : 'Vous allez voir ce que vous allez voir'. Bah on n'a rien vu du tout !" a-t-il poursuivi, estimant que les "Français n'y ont pas trouvé leur compte" puisqu'ils sont "les grands oubliés de cette interview". "Il n'y a pas eu de questions pertinentes ! Pourquoi ? Parce que les deux journalistes n'ont pas posé de questions, ils n'ont fait que des commentaires" a-t-il ensuite fustigé.
"Ça n'a pas renouvelé le genre. En tout cas, pas au service des Français" a-t-il estimé, jugeant que ceux-ci ont eu "trois fois plus de réponses en une heure de temps avec Jean-Pierre Pernaut sur TF1 jeudi midi". Catherine Nay n'a pas été plus tendre que son confrère. "On avait choisi un décor grandiose, ça méritait déjà d'avoir une cravate ! On a vu quoi ? Deux types, les deux journalistes, qui étaient débraillés" s'est-elle lamentée en prenant la parole. "On s'est dit qu'on allait faire la leçon au petit. On l'appelle jamais "Monsieur le Président", on lui dit qu'il est illégitime, c'était assez cocasse" a ensuite commenté l'éditorialiste politique d'Europe 1.
"Emmanuel Macron a organisé une grande émission de désacralisation présidentielle, voilà !" a-t-elle conclu, avouant s'être toujours demandé "pourquoi il voulait Plenel". "On peut penser ce qu'on veut de lui, c'est un journaliste particulier, un policier, un juge mais toujours un inquisiteur qui veut mettre des têtes au bout d'une pique" a-t-elle ensuite lâché. "Ça a même choqué des députés et des ministres En marche !" a poursuivi Catherine Nay, estimant que la présence d'Edwy Plenel n'aurait pas été possible sous les présidences de François Mitterrand et Nicolas Sarkozy.
De son côté, Claude Weill a avoué avoir ressenti "un profond malaise comme journaliste et comme citoyen". "Le numéro auquel se sont livrés nos deux confrères devrait être projeté dans les écoles comme l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire" a-t-il poursuivi, estimant que Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel se "sont trompés de temps, de lieu et de tribune". "On a entendu Bourdin dans son numéro de justicier du petit matin et Plenel qui se croyait dans une assemblée générale de Tolbiac" a-t-il fustigé. "Ces deux hommes sont venus là pour casser du Macron !" a ensuite lâché Claude Weill, expliquant être "embarrassé" par l'attitude d'Emmanuel Macron qui a semblé goûter cet échange tendu. puremedias.com vous propose de découvrir un extrait de "C dans l'air".