France cherche Premier ministre désespérément. Arrivé en première position des élections législatives du 7 juillet 2024, le Nouveau Front populaire semble déjà être une alliance en sursis. À l'heure de se mettre d'accord sur un nom pour incarner le programme du NFP à Matignon et de désigner leur candidat commun à la présidence de l'Assemblée nationale, La France insoumise (LFI) accuse le Parti socialiste d'entraîner la gauche "dans l'impasse". Invité dans "BFM soir" à s'exprimer sur la stratégie de LFI dans le marasme actuel, David Guiraud, député LFI-NFP du Nord, a surtout ferraillé avec Géraldine Woessner ce lundi 15 juillet.
À LIRE AUSSI : "Barre-toi d'ici, va-t'en !" : Violente altercation entre les députés David Guiraud (LFI) et Meyer Habib (LR) en direct sur LCP
"Vous ne laissez aucune porte ouverte programmatique"
"Vous ne laissez aucune porte ouverte programmatique", a très vite fait remarquer l'éditorialiste du "Point" à l'élu. "Et c'était quoi la porte ouverte programmatique d'Emmanuel Macron (entre 2022 et 2024) vis-à-vis des députés de gauche de cette Assemblée ?", lui a rétorqué David Guiraud, reprochant le "deux poids deux mesures" de son interlocutrice, qui rappelait qu'Emmanuel Macron "a trouvé des majorités sur des textes".
"Les budgets ont été votés avec des dizaines et des dizaines de 49.3. Vous trouvez que c'est une majorité ?", a répliqué l'Insoumis. "Je pense que parce que votre ligne éditoriale est de droite, vous ne voulez pas voir s'appliquer un programme de gauche", a estimé David Guiraud, interrompu par Géraldine Woessner. "Non, je vous demande de m'expliquer avec qui vous allez appliquer (votre) programme. Mais vous n'êtes pas capable de nous l'expliquer".
"Qui a dit ça ? Vous avez un nom ?
Quelques minutes plus tard, le débat s'est de nouveau porté sur la bataille interne à la gauche pour Matignon. "Vous convenez vous même que votre programme a été élaboré à la va-vite", a repris Géraldine Woessner, immédiatement contredite par David Guiraud.
À LIRE AUSSI : Épinglée après un article sur Sainte-Soline, Géraldine Woessner ("Le Point") se défend et s'écharpe avec Tristan Waleckx
"Entre les deux tours", a poursuivi l'éditorialiste, "on a entendu de nombreux membres de votre alliance dire 'Rassurez-vous, ce programme ne sera pas appliqué, il n'est pas très sérieux, ce n'est pas grave, ne regardez pas le programme'". "Qui a dit ça ? Vous avez un nom ?", s'est étonné David Guiraud. "Dans les rangs du PS, on nous a bien répété que le programme, ce n'était pas là-dessus qu'il fallait se focaliser", a précisé Géraldine Woessner.
"Attendez qui a dit que les programmes étaient mal faits, madame ?", a insisté l'élu insoumis. "Qui a dit ça ? Bon, personne ne l'a dit, d'accord !". "Ah, si si, je vais aller retrouver ça !", a persisté Géraldine Woessner. "Retrouvez-le ! C'est bien pour une journaliste d'avoir des sources ! Revenez avec des sources un peu solides et des citations un peu solides". Géraldine Woessner de s'adresser à Sami Sfaxi, le présentateur de la tranche : "Il sait très bien que tout le monde l'a dit, c'est très malhonnête ce que vous faites". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
"On nous dit tout bas"
puremedias.com n'a pas trouvé trace des propos rapportés par Géraldine Woessner. Néanmoins, dans une tribune qu'il a écrite pour "Challenges" le 25 juin 2024, l'ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, indique qu'il aurait lui aussi eu vent en off de propos similaires.
"Tout comme pour le programme du Rassemblement national, on nous dit tout bas : 'Ne vous inquiétez pas, le programme ne sera pas appliqué'", a rapporté l'économiste, précisons-le, très critique à l'égard du programme économique du Nouveau Front populaire et qui avait décidé "sans grand enthousiasme, mais par nécessité", de voter "au centre".
