L'hommage n'est pas rendu par tous. Ce jeudi 21 mars 2024, en fin de journée, les médias français ont annoncé la disparition de l'ancien ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Très rapidement, des personnalités ont pris la parole pour saluer la mémoire de l'ex-membre du gouvernement de François Fillon. Du côté des chaînes infos, elles ont également accordé du temps d'antenne pour évoquer le décès du neveu de François Mitterrand.
Mais sur le plateau de CNews, dans l'émission de Thierry Cabannes, Erik Teigner, directeur de la rédaction du média d'extrême droite "Livre noir", a fait entendre un autre son de cloche. "Ce qui est compliqué est de parler des côtés 'dark' et de ne jamais les exprimer. C'est intéressant. J'ai lu la presse ce soir, y compris 'Le Figaro', qui parle beaucoup de Frédéric Mitterrand. Elle parle justement de ce fameux livre 'Une mauvaise vie' en 2005 et qui, à aucun moment donné, ne dit ce qui est dit", a commencé le débatteur. Et de lâcher : "Il fait la propagande de la pédophilie et de la prostitution. Il dit lui-même que ça l'excite en Thaïlande auprès des jeunes !".
"Je fais partie de cette génération qui est scandalisée que ça ne l'est pas disqualifié. On ne devrait pas aujourd'hui au XXIe siècle lui rendre hommage ce soir. Je trouve ça extrêmement scandaleux", a-t-il lancé, choquant les interlocuteurs autour de lui. "Je suis désolé mais la pédophilie, c'est l'impensé aujourd'hui, y compris dans la vie politique. Dès que vous allez parler de pédophilie auprès de Frédéric Mitterrand, on va vous dire : 'Est-ce que vraiment vous pouvez le dire ? C'est peut-être homophobe ?'. C'est compliqué, mais c'est une réalité que ma génération vit", a assuré Erik Teigner.
Le présentateur Thierry Cabannes est alors intervenu : "Il n'y a pas eu de condamnation. Il n'y a rien eu. Ce sont vos propos évidemment. Je voudrais qu'on rende hommage ce soir à l'homme. Il n'a pas été condamné, c'est important de le dire aussi". "A aucun moment donné, je suis en train de dire qu'il l'a fait. Je suis en train de dire qu'il a fait la propagande dans un livre, qu'il a lu et relu, que son éditeur a validé et a publié. C'est fondamental de le souligner", a insisté le directeur de "Livre noir".
Il est aussi gêné que Frédéric Mitterrand soit présenté comme "une référence" : "Si on pousse les jeunes demain à lire son livre 'Une mauvaise vie' et qu'on se contente de dire 'c'est un peu dark', je suis désolé mais...". "Ce qui est bête, c'est qu'il n'est pas là pour se défendre", a répondu Jean-Christophe Florentin, directeur de "Playboy", assis autour de la table.
"On est capable de condamner la délinquance y compris auprès de gens qui ne sont pas capables de venir sur un plateau pour en parler. On sort leur citation. Moi, j'aimerais juste qu'on sorte les citations de ce livre. C'est important !", a relancé Erik Teigner. "L'idée est de parler de l'homme. Mais j'entends", a glissé le présentateur. "Moi, je trouve que c'est important d'en parler. Ca me met mal à l'aise. C'est un problème aujourd'hui qu'on ne puisse pas l'expliquer", a lancé le débatteur. Et de conclure, avec agacement : "Qu'un président de droite l'ait nommé ministre de la Culture... En 2027, si un président de droite est élu, on ne s'attendra pas à un alias de Frédéric Mitterrand". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.