Il dénonce une atteinte à la liberté de la presse. Ce mercredi, dans les colonnes du "Télégramme", Etienne Gernelle, directeur du "Point", dénonce un "acte de censure" de la part de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) après s'être vu couper l'accès à une base de données importante lui permettant de publier un palmarès des hôpitaux de France. Un classement édité par l'hebdomadaire depuis vingt ans.
"Nous n'avons pas été surpris, car, chaque année, les contraintes d'obtention des données étaient un peu plus lourdes. Des bureaucrates allergiques à l'évaluation indépendante, et se penchant au-dessus du débat, ont exigé de faire valider notre méthode par leur administration, avant publication. C'est inacceptable. Qu'ils produisent leur propre évaluation !", déclare Etienne Gernelle. Et d'ajouter : "Nous sommes libres de dire ce que nous pensons d'un service public. La Cnil pourrait aussi nous envoyer un droit de réponse, que nous publierions sans problème. Mais au nom de quoi refuse-t-elle une évaluation indépendante ?".
Il explique que depuis vingt ans, "Le Point" a accès à une base de données, appelée PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information), réalisée par les pouvoirs publics, permettant une évaluation des hôpitaux et cliniques de France. "Le Cesrees, un organisme obscur, a émis un avis négatif quant au renouvellement de notre demande d'accès. Dans un réflexe de nomenklatura, la Cnil a immédiatement suivi, alors qu'elle est censée être indépendante", déplore Etienne Gernelle. Et de lancer : "Cette censure se produit alors que, depuis des années, le gouvernement nous rabâche sa volonté de multiplier les données en source ouverte".
Par ailleurs, le directeur du "Point" précise avoir "formulé un recours devant le Conseil d'Etat" : "Je suis très confiant car, sur le fond, le dossier est indéfendable". "On poursuivra quoi qu'il arrive vers la Cour européenne des droits de l'Homme si on ne gagne pas cette première procédure. Le combat pour la liberté de la presse ne s'arrêtera jamais, car il y aura toujours des personnes pour la considérer comme intempestive", conclut Etienne Gernelle.